La Dominique, l’île nature classée au patrimoine mondial de l’humanité
La Dominique, c’est une grande montagne escarpée recouverte d’une nature exubérante qui émerge de la mer sur 750 km2. Dans ce paysage résolument tourmenté, les plaines sont quasi inexistantes. Quelques soient le sentier ou la route empruntés, les panoramas sont à couper le souffle ! Les sommets culminent à 1437 mètres alors que l’île ne mesure que 25 km de large, ce qui donne une idée du degré moyen des pentes…
La forêt tropicale occupe tous les contre-forts de l’île, donnant ainsi l’impression de vivre en apesanteur dans un monde végétal multicolore et multiforme. La biodiversité y est particulièrement riche, on y dénombre pas moins de 1000 espèces de plantes fleuries, une soixantaine d’arbres différents par hectare et six types distincts de forêts ! La faune n’est pas en reste avec 50 espèces d’oiseaux, dont deux perroquets endémiques. Les eaux sont fréquentées par plusieurs espèces de dauphins et de grands cétacés, dont une population résidente de cachalots, ainsi que des tortues, dont la tortue Luth qui vient pondre sur les plages. Parmi les nombreuses espèces de poissons lagonaires et pélagiques, figurent plusieurs espèces de requins, des barracudas, des hippocampes, des langoustes…
Une chaîne montagneuse volcanique
Au coeur de la forêt tropicale, torrents, rivières et cascades se succèdent et en divers endroits se révèlent les fameuses sources d’eaux chaudes, idéales pour se délasser entre deux marches. Le Boiling Lake, l’un des plus grands lacs d’eau bouillonnante de la planète, est incontournable. Il faut compter près de trois heures de randonnée à travers la montagne avant d’expérimenter cette parenthèse lunaire et spectaculaire. Les fumerolles qui s’échappent de cette gigantesque source d’eau situé dans un cratère de 60 m de large et de 15 m de profondeur, immergent les visiteurs dans un paysage surnaturel. La randonnée à travers la forêt humide est aussi exceptionnelle. Les quelques trouées dans l’épais végétal émeraude sont autant de fenêtres bleues sur la mer des Caraïbes ou l’océan Atlantique. Riche de centaines d’espèces d’arbres et de plantes, la forêt tropicale vous immerge sous sa luxuriante frondaison : châtaigniers géants, bois bandé, fougères arborescentes, bambous, acajous et orchidées s’étendent au-dessus de vous telle une ombrelle géante traversée par la lumière du soleil et projetant des jeux d’ombres fantastiques…
Le Parc National de Morne Trois Pitons, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, se distingue par la richesse de sa flore endémique et par sa concentration rare en paysages exceptionnels incluant pas moins de cinq volcans. Il concentre une grande partie des eaux douces qui aliment les nombreux torrents et rivières du sud de l’île. Entre les différents étages de végétation se succèdent, cascades, piscines émeraude, fumerolles et sources d’eau chaude d’origine volcanique. L’endroit est magique : imaginez qu’à 1350 mètres d’altitude, vous vous trouvez à 7 kilomètres de la mer !
Une côte Caraïbe idéale pour les fans de loisirs nautiques
La côte caraïbe protégée des alizés recèle plusieurs plages du sud au nord de l’île. Loin des grandes étendues de sable blanc et des stéréotypes caribéens habituels, la Dominique offre d’autres atouts permettant de goûter aux charmes de la mer. Au sud-ouest de l’île, entre Champagne bay et Scott’s Head, la pratique du snorkeling et de l’apnée à l’abri des Alizés est particulièrement agréable. Les eaux sont calmes, avec un faible courant, la visibilité est bonne et les fonds attractifs. Pendant la balade palmée, vous pouvez observer sous l’eau des rideaux de bulles remonter vers la surface, vous rappelant que vous nagez au dessus d’un volcan assoupi…
Bien préservés et colorés, les sites de plongée sont également réputés. Les plongeurs ont de nombreuses opportunités pour rencontrer la faune marine locale entre les récifs coralliens, les tombants aux parois escarpées et les épaves couvertes d’éponges, de crinoïdes, de gorgones et de coraux noirs…
Le climat est agréable toute l’année, néanmoins il existe une période cyclonique qui se situe habituellement entre juillet et novembre. Les températures moyennes s’affichent entre 21 et 28°C. Il existe une saison un peu plus fraîche avec une température variant entre 19 et 27°C et des précipitations moindres de janvier à juin. Attention : si vous prévoyez un trekking ou un séjour en montagne, les températures peuvent descendre franchement en-dessous de 20°C, et il est donc nécessaire d’emporter des équipements adaptés.
La topographie des lieux se prête peu aux développements commerciaux ou industriels, en revanche les autorités ont compris tout le parti qu’elles pouvaient tirer d’un développement touristique axé sur la découverte des richesses naturelles de l’île.
La population traditionnellement très proche de la nature est d’un excellent recours pour accueillir les milliers de touristes qui parcourent chaque jour les grands sites aménagés pour l’occasion ou demeurés sauvages. Plusieurs structures d’accueil équipées de spas haut de gamme tirent profit des résurgences d’eau chaude qui se trouvent sur les contreforts des volcans. Bien développée sur toute l’île, l’agriculture traditionnelle permet de proposer des fruits et légumes de qualité que peu de pays peuvent envier à la Dominique, la majorité des produits étant cultivés sans aucun produit chimique.
Une politique énergétique axée sur la production hydraulique permet d’utiliser une énergie propre.
Différentes distilleries proposent la production d’huiles essentielles de plantes comme le bois d’Inde qui est exporté vers des laboratoires l’utilisant pour ses propriétés dermatologiques.
Les grands complexes destinés au tourisme de masse ont été abandonnés au profit de petites unités qualitatives dispersées sur toute la surface de l’île. Les autorités locales mettent l’accent sur la protection du patrimoine naturel. Trois réserves marines, réparties le long de la côte caraïbe, au nord à Cabrits, au centre à Salisbury et celle du fameux site de Rock’s Head à la pointe sud-ouest, ont été mises en place grâce à un partenariat avec le département des pêches. La côte ouest est équipée de mouillages permettant d’accueillir les voiliers et bateaux de plaisance, ce qui assure sécurité et préservation des fonds.
Pavillon de complaisance
L’économie dominiquaise dépend surtout du tourisme et de l’agriculture, et principalement la banane, qui représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d’œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d’œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l’instar d’autres îles de la région. C’est également un pavillon de complaisance.
Projet Géothermique Caraïbes
À partir de 2003, le Gouvernement de la Dominique, les Régions Guadeloupe et Martinique, l’Agence française de développement (AFD), l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) ont envisagé de conduire en coopération un projet de développement des ressources géothermales de la Dominique. Prévoyant d’exporter l’essentiel de la production électrique via des câbles sous-marins vers la Guadeloupe et la Martinique qui constituent deux pôles de consommation électrique en forte croissance dans la Caraïbe.
En 2005, la phase I prévoyait une étude préliminaire de cadrage technique et économique qui a eu lieu entre la Dominique et EDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques.
À partir de 2013, la deuxième phase s’est ouverte avec le forage de premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l’évaluation de la production et par la suite la mise en place d’une super centrale de production. A terme, le potentiel de production envisagée est de 100 MW pour alimenter les besoins locaux (de l’ordre de 20 MW), faire baisser les coûts du kWh électrique de l’ordre de 30 % pour les Dominiquais et exporter le surplus de production vers la Guadeloupe et la Martinique.
Une histoire très riche
Les premiers habitants Arawaks sont venus de Trinidad et Tobaggo il y a 2 500 ans. De nombreux objets découverts localement telles que des poteries, des bois gravés, des pilons, des masques ou encore des radeaux en balsa attestent de la présence d’un art pré colombien. Le site de Soufrière abrite notamment de nombreux vestiges. Les Arawaks, venus d’Amérique du Sud s’implantèrent sur l’île pour quelques siècles autour de l’an 300. Il semblerait que peuple ait eu un réel rayonnement culturel et religieux sur toute la Caraïbe an adoptant une façon de vivre sédentaire et pacifique. Il ne pourrait en être autrement pour un peuple à l’origine de l’invention du hamac ! Les Arawaks furent par la suite chassés et massacrés par les indiens Caraïbes en provenance de l’Orénoque qui conquis toutes les petites Antilles. Lorsque Christophe Colomb aborda la Dominique en 1493, il n’y avait plus que des Indiens Caraïbes. L’île attira par la suite bien des convoitises car sa terre était fertile et sa forêt abondait en bois de qualité. Des convoitises qui comme sur tant d’autres îles Caraïbe, entraînèrent moults batailles entre Anglais et Français dans le but ultime de contrôler l’île. L’abolition de l’esclavage a été votée à la Dominique en 1807 et ‘indépendance de l’île a été déclarée le 3 novembre 1978.