Tep Paul Nature un modèle d’écotourisme
Le sentier de Tet Paul Nature a été conçu dans une démarche de développement durable et représente un excellent exemple d’écotourisme dans toute la Caraïbe. Les habitants de la commune agricole de Château Belair ont été consultés au niveau de l’élaboration de projet. Par la suite ils furent impliqués dans chaque étape de développement et de mise en œuvre. Les guides et les travailleurs agricoles ont été recrutés au sein de la commune. Très vite ils ont été formés pour accueillir les visiteurs et entretenir le site.
De ce fait, le sentier de Tet Paul est un produit éco touristique conçu et géré localement à 100%.
Le jardin créole, respectueux de l’homme et de son environnement
Les premiers jardins créoles ont vu le jour, pendant l’esclavage, sur les parcelles de terres situées à proximité des « cases à nègres ». Après l’abolition de l’esclavage en 1833 à Sainte-Lucie, les affranchis perpétuent autour de leurs cases la tradition du « Jardin à Nègre ». Encore présent aujourd’hui, le Jardin Créole est le descendant de ces jardins d’affranchis.
C’est un jardin de subsistance qui garantit à la famille qui l’entretien une autosuffisance alimentaire. Dans les autres cas c’est un complément de revenu. Deux fermiers de la communauté travaillent sur la parcelle du Tet Paul Nature Trail. Les légumes, fruits et plantes cultivés sont distribués au sein de leurs familles et de la communauté de Chateau Belair.
Le jardin créole est régit par un certain nombre de principes et regroupe des techniques traditionnelles spécifiques. C’est un jardin respectueux de l’homme et de son environnement, qui mériterait de retrouver la place qu’il occupait jadis dans le quotidien des Antillais.
Des techniques de cultures traditionnelles sans engrais ni pesticides
Le Jardin Créole est cultivé manuellement sur une petite parcelle. Une fois labouré ce jardin ne connaît pas la jachère, les techniques de cultures traditionnelles tiennent souvent compte des cycles. La terre ne subit aucun apport d’engrais ou autres pesticides.
Parmi les cultures vivrières, on compte le gombo, l’igname, les bananes, la canne à sucre, le chou caraïbe, la patate douce, les pois, l’ananas, le ‘ti concombre, le maracuja, ainsi que la tomate, l’aubergine, la salade, les haricots, la carotte, le navet…
Le verger se compose généralement de manguiers, cocotiers, arbres à pain, avocatiers, papayers, citronniers, calebassiers, corossoliers, goyaviers, cerisiers-pays, pommiers-Cythère…
Les plantes aromatiques et médicinales les plus basiques y sont également cultivées, telles que l’oignon-pays (ou cive), le piment, le thym, le basilic, la menthe, le gingembre, le persil… pour les premières et pour soigner les maux les plus courants, le thé-pays, l’herbe à femme, l’herbe à charpentier, l’herbe à tous maux, le mille-fleurs, la verveine blanche, l’aloès, la citronnelle…
Valorisation du mode de vie traditionnel
Le Jardin Créole et la case sont en étroite relation. L’ensemble fonctionne comme un système autarcique. La visite de cette maison traditionnelle fait partie du parcours thématique et permet ainsi aux visiteurs d’imaginer le mode de vie des affranchis après l’abolition de l’esclavage.
Construite en bois, la case créole était constituée d’une simple pièce principale et d’une ou deux pièces secondaires servant de chambres à coucher. Le sol de la case était en terre battue ou selon les moyens recouvert d’un plancher.
La maison était généralement orientée vers l’Est, dans la direction du soleil levant. Cela permettait de garder la maison ensoleillée. Des auvents protégeaient contre le soleil et la pluie.
Les cases qui sont situées en altitude ont un plafond bas, car cela réchauffe l’habitat, et à l’inverse, celles situées en basse altitude ont un plafond d’environ 6 mètres de haut pour permettre d’aérer la maison. Les toits étaient, dans la mesure du possible, disposés en quatre versants, permettant à l’air de mieux circuler et évitant d’éventuelles secousses lorsque le vent frappe la maison.
Les fenêtres ouvertes sur l’extérieur comportent des volets en bois qui protègent des intempéries. Ainsi l’air circule librement et crée un rafraichissement naturel de l’intérieur de l’habitat.
La construction de la case était un acte social d’une importance particulière dans la vie de la communauté paysanne, et était souvent entourée de rites spécifiques.
Un panorama à couper le souffle
Outre ses centres d’intérêts botanique et historique, le sentier offre les vues les plus spectaculaires sur l’île.
À partir du premier observatoire, au-delà d’une incroyable palette de vert qui se perd dans le bleu, on peut contempler le sud de l’île, incluant Vieux-Fort, Choiseul et Maria Islande et le mont Gimie. Des fumées s’élèvent ici et là au-dessus du couvert végétal comme autant de témoins des foyers des communautés avoisinantes, tandis qu’une musique reggae vient jusqu’à nos oreilles, nous immergeant dans une ambiance des plus agréables.
Le dernier panorama constitue le clou de la visite, offrant une vue à couper le souffle sur la baie de Jalousie et les Pitons de la Soufrière sertis dans un écrin émeraude. Nous ne verrons pas les sommets des pains de sucre qui ont subitement disparu durant notre balade dans une couche de brume flottante, ajoutant une touche mystérieuse au paysage.
Après une cession « clichées », nous empruntons l’escalier en bois remarquablement aménagé et quittons à regret cet endroit absolument magnifique emprunt d’une sérénité tropicale envoûtante.