Traversée du Sud de la Calédonie avec ses paysages grandioses
Pour les non résidents de Nouvelle-Calédonie, rejoindre le point de départ de la Côte Oubliée s’avère être une belle expérience.
Après avoir quitté Nouméa, dans le 4X4 d’Aventure Pulsion et, kayaks en remorque, longé le bord de mer pendant une dizaine de kilomètres, la traversée du grand sud s’offre enfin à vous.
Les terres rouges si caractéristiques de la Nouvelle-Calédonie mettent en valeur toutes les couleurs nuancées de la végétation tropicale luxuriante. Après avoir traversé plusieurs torrents et rivières serpentant au milieu de paysages grandioses vous atteignez le lac de Yate que vous longez avec bonheur pendant une dizaine de kilomètres. La profusion de sa végétation qui plonge sans retenue dans l’eau et la multitude des bois morts qui en émergent créent en ces lieux une ambiance singulière.
Après une courte pause vous escaladez un petit col au passage duquel vous découvrez le spectacle saisissant de l’Océan Pacifique et de la Côte Oubliée. Vous empruntez alors une piste jusqu’à une rivière, terminus et point de départ de votre circuit.
Une mise en route à votre rythme
Aventure Pulsion vous dépose au bord d’une rivière, terminus de la piste. Vous chargez votre kayak en répartissant au mieux les poids puis vous vous élancez sur la rivière qui, après quelques méandres, vous mène jusqu’au lagon.
Si vous optez pour une première journée tranquille vous effectuez une douzaine de kilomètres avant de stopper pour le bivouac.
La découverte de la Côte Oubliée est moins une compétition chronométrée qu’une balade exceptionnelle. Il y a une telle multitude de sites à découvrir jusqu’à la fin de l’itinéraire.
Vous prenez rapidement la mesure de cet immense lagon dans lequel vous plongez avec un peu d’inquiétude votre pagaie, attendant que la sensation envahissante de votre extrême petitesse face aux éléments s’estompe. Les animaux que vous ne manquez pas de croiser vous font vite oublier les quelques appréhensions du départ. Un globicéphale en croisière à quelques centaines de mètres, un vol d’oiseaux au dessus d’une mer bouillonnante de bonites ou l’envol d’un Balbuzard se mettant en chasse vous mettent rapidement dans l’ambiance.
Après avoir assisté à ces spectacles naturels de haut vol, vous avez la conviction que vous êtes au parfait endroit !
Une succession de paysages sauvages et grandioses et des bivouacs diversifiés
Vous ne pourrez rester insensible au charme fou de l’imposante montagne qui domine le lagon tout au long du parcours. La multitude de petits torrents qui dégringolent en pente raide avant de se jeter dans le lagon s’avère autant de possibilités de pauses pour se baigner et se rafraîchir. C’est également l’occasion de faire le plein d’eau.
Ensuite, vous pouvez choisir entre longer de grandes baies comme celle de Ouinne, explorer les caps, remonter certaines rivières ou couper au large pour économiser vos forces. Naviguer au-dessus des fonds coralliens qui défilent sous le bateau et se faire escorter par la faune marine sont des expériences inhabituelles difficiles à oublier.
Deux spots sont incontournables pour vos bivouacs. Tout d’abord, Porc Epic, petite presqu’île dont la pointe est couverte de superbes Pins Colonnaires. Son isthme de sable blanc, étroit, constellé de cocotiers, s’avance entre deux majestueuses baies sauvages. Un must pour y installer votre tente. Un source d’eau douce coule dans la forêt au pied de la montagne à une cinquantaine de mètres du bord de mer. Une petite rivière se jette dans la baie contiguë, elle permet aux randonneurs de se laver à seulement quelques centaines de mètres du bivouac. Tout le bois mort et la bourre de noix de coco nécessaires pour alimenter un feu de camp s’y trouve et il est en plus possible de pêcher. L’endroit est véritablement idyllique. Depuis votre tente ou hamac qu’il est bien sûr conseillé d’installer au bord de l’eau, vous avez toutes les chances d’être réveillé à la fausse aurore par le bruit des carangues pourchassant leurs proies jusque sur le sable de la plage. Il est vivement recommandé de prévoir deux nuits sur place pour profiter un peu de cet endroit magique. Avec palmes, masque et tuba vous pouvez visiter, à une courte distance de la plage, patates de corail et tombants où faune et flore abondent. Le spectacle est saisissant.
Les bivouacs de Porc Epic et Ményoro
Le dernier jour, vous appréciez la navigation le long de l’île de Toupeti. Emprunter le bras de mer au milieu des mangroves avant de basculer vers Port Bousquet est judicieux. De fait vous vous offrez une navigation au milieu de nouveaux paysages marins. Les baies, îlots, bancs de sable blanc et mangroves y sont omniprésentes.
Echanges amicaux avec les membres de la tribu Borindi
La Côte Oubliée est désertique à l’exception de sa partie terminale où vit la tribu de Borindi et que vous atteignez le dernier jour de l’itinéraire. Si vous optez pour le bivouac sur les îlots au large vous ne verrez personne à l’exception de quelques femmes qui ont été déposées sur le récif le temps d’une marée pour pêcher le poulpe. Leur pêche est ancestrale et au vue de la belle taille des spécimens pêchés, il semble qu’il n’y ait pas de prélèvement abusif de la ressource. Ils sont capturés pour la consommation de la tribu, les plus beaux étant revendus pour approvisionner les restaurants de Nouméa.
La Côte Oubliée est inhabitée à l’exception de quelques campements de pêche qui peuvent être occupés ponctuellement.
Si vous croisez un de ces petits bateaux en mer, la discussion s’engage facilement et peut déboucher sur un échange amical. C’est l’occasion unique de découvrir le mode de vie des autochtones et d’appréhender les techniques de pêche locales et la faune résidente des lieux.
Tant que vous établissez vos bivouacs sur les zones recommandées par Aventure Passion, vous ne rencontrez aucun problèmes. Il faut savoir que les terres que vous traversez sont parfois privées, comme celles de l’ancienne mine Montagnat, ou appartiennent, même inhabitées, à des communautés locales. Si vous souhaitez y camper, il faut alors demander une autorisation.
Il vaut mieux ne pas perdre de vue que la relation qu’entretiennent les populations locales avec la nature est différente de celle de la majorité des occidentaux. Par ailleurs, la coutume, code social Mélanésien, s’applique et il est vivement recommandé de s’y conformer. Vous êtes un visiteur et les habitants que vous croisez attendent, comme partout en Nouvelle-Calédonie, qu’on les prenne en considération et qu’on respecte leurs traditions.
Quelques conseils pratiques
Utilisez un kayak stable et d’une longueur adéquate. Si vous n’êtes pas un expert privilégiez un sit on top auto videur qui se redresse facilement.
Avec un kayak individuel, pour stocker vos équipements à bord, privilégiez le bidon étanche de 25 litres au lieu du 50 litres ; vous aurez moins de fardage ; vous verrez la différence sur plusieurs jours, en cas de vent de travers et vous aurez néanmoins le volume nécessaire pour y loger tente, sac de couchage, réchaud, vêtements, lampe frontale, etc… (version raid). Scotchez tout le reste au fond du kayak. En cas de retournement çà vous évitera bien des soucis. Ne prévoyez pas des quantités d’eau importantes. Elle est présente tout au long du parcours. Vous la localiserez en observant de loin les torrents descendre de la montagne. Ajoutez une pilule pour la désinfecter et attendez une heure qu’elle agisse avant de boire. Emportez un rouleau de scotch en matière renforcée par une trame, cela vous permettra de réparer facilement une voie d’eau sur le kayak et d’arrimer ce qui peut l’être dans les fonds. Prenez un petit cordage ou du sandow, cela vous servira à assurer ce qui doit l’être à l’extérieur des coffres comme matériel photo ou vidéo.
Privilégiez un kayak muni d’un safran. Si vous faites de la photo ou de la vidéo, cela vous sera bien utile car si vous ne pagayez pas, vous tomberez bien vite sous l’emprise des vents, courants et houle qui vous conduiront vers des paysages que vous n’avez pas prévu de capturer avec votre objectif ! De plus, si votre kayak est muni d’une voile type esquimau et que le vent est soutenu, vous aurez toutes les peines du monde à vous diriger avec une pagaie. Si vous devez utiliser la voile, prévoyez de vous amarrer à votre kayak avec un cordage ou un leash car si vous tombez à l’eau kayak sous voile, il pourra continuer sa route sans vous ! Et si de surcroît, il y a de la mer ou de la houle, vous le perdrez de vue et vos voisins risquent aussi de vous perdre de vue !
Vous pouvez emporter du matériel de pêche et amarrer une ligne de traîne à la poupe du kayak. Vous prendrez du poisson mais restez vigilant. Soyez sûr de sa non toxicité avant de le manger, la ciguatera est présente ; mieux vaut ne pas subir ses effets indésirables dans un endroit inaccessible…
Pour le matériel photo, prévoyez un caisson ou un sac étanche souple. Prenez au moins une batterie de rechange et des cartes mémoire car les occasions de déclencher sont incessantes !
N’oubliez surtout pas vos palmes, masque et tuba ! Les paysages sous-marins valent le détour. Profitez-en pour prendre un shorty en néoprène de faible épaisseur que vous apprécierez beaucoup en cas de mauvais temps.
Prenez un téléphone, coupez-le car il n’y a pas de réseau sur les quatre cinquièmes du circuit mais vous pourrez commander une bière et une pizza à l’arrivée !
Si vous souhaitez vous faire assister pour ce raid n’hésitez pas à solliciter la présence d’un guide diplômé auprès de https://aventure-pulsion.nc/