Un hôtel intégré dans le paysage
Créé en 1997, le gîte Kanua Tera de Port Boisé s’est transformé 12 ans plus tard en hôtel trois étoiles. C’est grâce à la SOH, Société océanienne d’hôtellerie, que la famille Attiti a pu concrétiser cette évolution et réaliser son rêve de retour aux sources. Bien plus qu’un hôtel, le Kanua Tera représente avant tout l’héritage des « anciens » du clan Attiti, propriétaire terrien dans le cadastre coutumier. Trônant à l’entrée, le totem nous le rappelle, représentant à la fois la famille Attiti, aujourd’hui actionnaire du projet, et le Notou, un gros pigeon endémique à la Nouvelle-Calédonie qui peuple la forêt de Port Boisé.
Le Kanua Tera : un projet exemplaire de tourisme durable
Le Kanua Tera a été construit à la façon d’un village mélanésien avec des matériaux locaux selon les techniques ancestrales et selon les principes de la bio architecture.
Une imposante case traditionnelle abrite le lobby, la réception, le bar et le restaurant. Au total, l’hôtel dispose de 18 bungalows, dont 14 maisonnettes neuves et 4 bungalows kanak traditionnels, qui ont été remis en état. Dans le restaurant Ka Mâ, signifiant « à l’ombre du banian », des plats locaux sont proposés ainsi que des plateaux de fruits de mer fournis à la demande par les pêcheurs locaux. Conçu et géré par la SOH, le Kanua Tera écolodge répond aux concepts du tourisme durable. Dans le but d’entretenir une structure hôtelière 3* dans une nature sauvage préservée, le choix d‘interdire tout véhicule sur le site ou d’installer des groupes de climatisation s’est imposé. Les travaux et défrichements ont été réduits au strict minimum, et une re-végétalisation des sols avec des espèces endémiques en bordure du lagon classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco a été menée sous le contrôle de la Direction de l’Environnement. Dans le même esprit, l’évacuation des eaux usées se fait par un système de lagunage, les déchets organiques sont compostés ou recyclés et enfin les matériaux non toxiques sont privilégiés.
Un écolodge géré par la tribu
Outre les efforts pour préserver l’exceptionnel site où est implanté l’hôtel, le respect des traditions et coutumes locales n’a pas été omis. La création de l’écolodge rappelle qu’il n’y a pas que l’usine de traitement chimique du nickel en matière d’emploi dans cet endroit, et que le tourisme est un secteur prometteur. Avec ses 18 employés originaires des trois tribus de Yaté, le Kanua Tera en est la preuve concrète. Les artisans locaux sont non seulement impliqués dans la construction, la fourniture des matériaux, la culture du jardin potager et du verger, l’entretien de l’établissement, mais travaillent également comme guides au sein de l’hôtel. Côté excursions, l’accent a été mis pour rendre la culture mélanésienne plus accessible avec des randonnées pédestres, des sorties pêche, de la plongée ou du kayak, et des visites guidées des lieux « tabous » (les endroits sacrés de la tribu) ou encore la visite du marché artisanal de Yaté. Par contre une base de jet-ski devrait aussi voir le jour prochainement, ce qui ne correspond pas avec la démarche globale de l’écolodge, même si toutes les sorties seront encadrées et skippées par un moniteur diplômé d’Etat…
Des efforts pour désenclaver le Grand-Sud
Au total, les travaux de rénovation et d’extension du Kanua Tera ont duré deux ans et ont coûté près de 600 millions de francs pacifiques, financés en partie par la famille Attiti, propriétaire des lieux, la SOH, la Province Sud et l’Institut calédonien de participation. Un investissement conséquent mais légitime pour une activité économique viable sur le long terme qui contribue non seulement au désenclavement du Grand-Sud et au partage de la valeur ajoutée mais également à la réduction de la migration des tribus vers les villes.
Un endroit fantastique pour la pratique d’activités nautiques durables
En bordure d’une petite baie sauvage dotée d’une superbe plage de sable l’Ecolodge bénéficie d’une situation idéale pour la pratique d’activités nautiques.
Les Aiguilles de Prony
A proximité se trouve les Aiguilles de Prony, dans la baie éponyme, qui figure parmi les plus spots de plongée les plus prisés de la Nouvelle-Calédonie. Cette curiosité géologique unique au monde se présente comme d’énormes stalagmites dont l’origine est due à une précipitation chimique obtenue par la résurgence d’eaux douces thermales se mélangeant à l’eau de mer. La vie marine aux alentours est foisonnante et l’ambiance est tout simplement magique. Si vous n’êtes pas encore convaincus, sachez que Luc Besson est venu tourner certaines scènes du film Atlantis sur place ; c’est dire si le site mérite la visite : en apnée ou en plongée bouteille c’est un must !
Le passage des baleines à bosse
Autre spécificité de l’endroit, l’observation des baleines à bosse. Chaque année pendant les mois d’hiver austral – de juillet à mi-septembre – ces mammifères marins séjournent dans les environs de la Baie de Prony. Arrivant de l’Antarctique, ils viennent dans les eaux chaudes du Pacifique pour se reproduire et mettre bas. Déjà, les kanaks avaient appris il y a fort longtemps à intégrer leur présence dans leur vie quotidienne. On trouve sur différents supports la trace de sculptures ou dessins les représentant, tout comme le poulpe ou l’hyppocampe. Si vous séjourner à cet endroit durant cette période de l’année, vous aurez la possibilité de les observer depuis les côtes environnantes ou mieux encore, en embarquant sur un bateau de location.Si vous allez vers Prony, profitez en pour visiter le vieux village qui retrace une partie de la vie des anciens occupants du temps du bagne. Au départ de la plage du Kanua Terra vous pourrez également randonner en kayak. Des locations d’embarcation sont proposées sur place. Le calme sur le plan d’eau est particulièrement appréciable, l’ecolodge a choisi d’y bannir les engins à moteur…