Iles d’Or : le projet CADOR pour cartographier les déchets

80% des déchets en mer ou qui sont échoués viennent de la terre

« Il s’agit de sensibiliser les gens par rapport à notre mode de consommation basée sur le mode du tout plastique », explique Yann Ourmières, enseignant chercheur à l’université de Toulon, rattaché à l’Institut Méditerranéen d’Océanographie.

On estime ainsi que 80% des déchets en mer ou qui sont échoués viennent de la terre. Outre le volet environnemental, l’enjeu du projet est également sanitaire. Ces déchets flottants vont être véhiculés dans l’environnement marin, avant de se dégrader en petites particules. Particules qui vont être ingérées par différentes espèces marines que nous pêchons et mangeons.

Une partie des déchets va, par vent marin ou vent d’est avec pluie, s’échouer très rapidement sur le littoral. Le fleuve les rejette en mer puis les vagues et le vent de surface vont engendrer un courant qui va porter ces matériaux flottants vers la côte est de la presqu’île de Giens. Par vent de nord, une partie de ces déchets va traverser la baie et passer soit entre la presqu’île de Giens et Porquerolles, soit entre Porquerolles et Port Cros. Ils peuvent alors se trouver pris par le courant majeur de la région qui est le courant liguro-provençal. Ce courant va d’est en ouest et passe au large des îles, jusqu’au plateau du Golfe de Lyon. Puis en arrivant vers le talus de ce plateau, il va vers le sud-ouest et longer les côtes espagnoles jusqu’aux Baléares.

Parler de climat sans parler d’océan n’a aucun sens

Alors que la COP 21 bat son plein à Paris, l’océanographe espère une meilleure sensibilisation des Etats au rôle essentiel des océans et à la mise en place d’indicateurs sur le bon état écologique des océans via un indicateur sur les macro-déchets. C’est commettre une grave erreur que de ne pas mettre tous les efforts nécessaires à la compréhension des océans pour lutter contre le réchauffement. Parler de climat sans parler d’océan n’a aucun sens.

En attendant les résultats du projet CADOR ou de l’aboutissement des négociations de la COP21, de petites choses peuvent être faites. A commencer par le fait que tout déchet généré mis dans une poubelle, ne devrait a priori pas finir dans les océans…