Le retour progressif de la végétation sur l’île attire à nouveaux tortues et oiseaux marins
Il aura fallu plus de 300 ans pour que les autorités brésiliennes décident d’en finir avec les animaux invasifs qui s’étaient reproduits à outrance sur cette petite île située entre le Brésil et l’Afrique. Ils ont ravagé la forêt qui la recouvrait, affectant les cours d’eau et la reproduction des espèces locales, comme les tortues vertes (Chelonia mydas).
En 1994, des scientifiques du Musée national de Rio ont recommandé d’éliminer les quelque 800 chèvres, 600 brebis et des centaines de porcs redevenus sauvages sur l’île. La solution a été de les chasser. Dix ans après, Trindade donne des signes de récupération.
Quand la nature reprend ses droits
« Lors de ma première mission en 1994, l’île était dévastée. Je pense que maintenant, la couverture végétale est en franche récupération. Nous l’avons vérifié sur les images satellite », affirme Ruy Valka Alves, professeur de Botanique du Musée National qui a fait plus de 20 missions à Trindade.
Trindade est un lieu de reproduction de divers oiseaux marins qui commencent à repeupler l’île avec le retour progressif de la végétation. Elle abonde en coraux, poissons et crustacés, dont le crabe jaune (Johngarthia lagostoma) en voie de disparition. Elle possède aussi la deuxième plus grande communauté de tortues vertes de l’Atlantique sud, abritant chaque année quelque 3 600 nids. Au cours de la dernière saison reproductive, la population des tortues a augmenté avec la naissance de 134 000 spécimens, selon des données du projet de préservation des tortues Tamar qui travaille depuis plus de 30 ans dans l’île.