Il ne resterait plus que huit orques résidentes aux Hébrides
La carcasse de Lulu a été retrouvée sur Tiree, l’île la plus à l’ouest des Hébrides intérieures.
Le rorqual de 6 mètres a été identifié comme Lulu, l’un des rares membres de la population résidente d’orques vivant au large des côtes ouest de l’Écosse. Selon l’association Hebridean Dolphin and Whale Trust, il ne resterait que huit spécimens de cette petite colonie qui n’a enregistré aucune naissance depuis que le groupe de conservation a commencé à l’étudier en 1992.
Andy Foote, spécialiste des cétacés, a confirmé que les tâches blanches derrière l’œil de Lulu et sur le corps ont été utilisées pour identifier l’orque grâce à des photos de l’animal prises au large de l’île de Skye en 2014. Des indications qui confirment que nous avons probablement croisé, début juillet 2012, cette orque accompagnée de 5 autres membres de la petite colonie résidente des Hébrides. Nous avons eu la chance d’observer durant plus d’une heure une fabuleuse partie de chasse de ces impressionnantes créatures dans le détroit de Minch, entre Gairloc’h et le sud de l’île de Skye. La mort de Lulu nous attriste donc particulièrement et ravive les souvenirs inoubliables de cette rencontre d’exception que les générations futures n’auront peut-être bientôt plus la chance d’expérimenter si nous ne réagissons pas maintenant.
Les filets peuvent s’enrouler autour des nageoires ou de la queue des cétacés, les condamnant à une mort rapide par noyade ou les obligeant à vivre des semaines, voire des mois avec cette gêne qui provoque à long terme des maladies et la mort.
« Des preuves convaincantes confirment que l’enchevêtrement dans un filet de pêche est la cause la plus probable de la mort du rorqual », d’après Andrew Brownlow, le vétérinaire et directeur de l’équipe de sauvetage qui constate tristement que l’animal a dû souffrir durant plusieurs jours avant de trouver la mort noyé. « L’orque n’avait pas été nourrie depuis plusieurs jours et avait avalé une grande quantité d’eau de mer. Elle a finalement dû succomber à l’enchevêtrement et s’est noyée. »
S’il n’y avait pas de cordages ou d’engins de pêche présents lors de la découverte de l’animal, les traces profondes autour de sa queue prouvent la présence d’un enchevêtrement qui auraient rendu difficiles ses activités de déplacement et d’alimentation. Lulu et son groupe sont connus pour chasser de grandes proies comme les dauphins et les phoques, ce qui nécessite une nage puissante et une agilité extrême.
Lulu est le premier épaulard que l’équipe de sauvetage et échouages a rencontré avec des cicatrices d’enchevêtrement, mais l’équipe a signalé une augmentation d’enchevêtrements pour d’autres espèces de baleines au cours de l’année dernière.
Voir notre reportage sur l’observation des orques dans le détroit de Minch »