La demande a explosé au cours des dernières années, en partie comme une alternative à l’aileron de requin
Le sort des raies mantas géantes (Manta birostris) a attiré l’attention du monde entier en avril dernier quand un pêcheur du nord du Pérou a involontairement pêché une de ces impressionnante créature de 900 kg.
La capture involontaire de cette grande raie manta géante océanique – qui peut peser jusqu’à deux tonnes – a servi à mettre en évidence les menaces pesant sur ces animaux très prisés pour leur branchies, et notamment au Pérou, où se rassemblent la plupart de ces raies géantes.
Le 31 Décembre, 2015, le Pérou a pris une décision importante en vue d’aider les raies manta géantes en adoptant une résolution qui non seulement interdit la pêche aux raies manta, mais exige également que les pêcheurs libèrent immédiatement tous les spécimens capturés accidentellement comme « prises accessoires » dans l’océan.
S’il n’est pas rare de retrouver des raies manta enchevêtrées dans des filets ou des lignes de pêche, leurs viandes et surtout leurs branchies sont délibérément visées. Les branchies sont considérées comme un mets culinaire de choix en Chine, où elles sont également utilisées dans la médecine traditionnelle pour réduire les toxines, améliorer la circulation sanguine, guérir du cancer, augmenter la production de lait maternel, ou encore traiter la varicelle et bien d’autres maux. Il n’y a aucune preuve scientifique que les remèdes à base de branchies de manta sont efficaces dans aucun de ces cas.
Avec l’Indonésie, et maintenant le Pérou, engagés dans la protection de cette espèce, deux des plus grandes pêcheries de manta au monde sont dorénavant fermés
Selon WildAid, une ONG qui vise à mettre fin au commerce illégal des espèces sauvages, le traffic de branchies de manta s’élève à près de 30 millions $ par an, dont 99% pour le seul compte de la province chinoise de Guangzhou. La demande a explosé au cours des dernières années, en partie comme une alternative à l’aileron de requin.
Avec ce nouveaux règlement, le Pérou rejoint 12 autres pays ayant adopté divers degrés de protection des raies manta.
« Avec l’Indonésie, et maintenant le Pérou, engagés dans la protection de cette espèce, deux des plus grandes pêcheries de manta au monde sont dorénavant fermées. Nous espérons que d’autres nations où les mantas sont menacées par les pêcheries locales, en particulier en Inde et au Sri Lanka, suivront » a déclaré Peter Knights, directeur exécutif de WildAid.