Les échouages de cétacés laissent fréquemment les scientifiques interrogatifs : pollution sonore, problème de désorientation, maladie, suicide ?
Une étude réalisée par des scientifiques de l’université d’Aberdeen et par le Scottish Marine Animal Stranding Scheme sur un groupe de globicéphales échoués en 2012 dans le Fife apporte un nouvel éclairage sur ces échouages à répétition constatés aux quatre coins du globe.
Pour la première fois les effets à long terme de l’exposition de mammifères aux polluants environnementaux ont pu être mesurés
Pour la première fois, des scientifiques ont pu analyser un nombre sans précédent d’échantillons de tissus de tous les principaux organes, y compris le cerveau, et par conséquent, ont pu mesurer pour la première fois les effets à long terme de l’exposition de mammifères à des polluants environnementaux.
L’analyse des échantillons a révélé que le niveau de mercure dans les baleines a augmenté en corrélation avec l’âge des mammifères, qui variait de moins d’un an à 36 ans.
Les scientifiques ont trouvé des concentrations très élevées de mercure dans le cerveau des baleines âgées de plus de neuf ans et pour trois d’entre elles, la concentration était plus élevée que les niveaux exposant les humains à de graves dommages neurologiques.
L’augmentation du nombre des échouages de globicéphales et celle du nombre de dauphins retrouvés morts sans cause apparente pourraient trouver leurs causes dans les effets de l’empoisonnement au mercure.
La logique voudrait que si la viande de ces animaux est toxique pour les humains, alors ces mammifères doivent certainement souffrir aussi d’un empoisonnement au mercure.
En fait, les métaux lourds, PCB et autres produits chimiques se sont accumulés dans le corps des animaux aquatiques depuis des décennies.
Il y a eu peu d’études sur l’effet que le mercure peut avoir sur les animaux marins. L’impact à long terme de cette accumulation de mercure méthyle et autres polluants est inconnue. Ce que nous savons, c’est que si les humains qui mangent ces animaux ont des problèmes de santé, alors les animaux eux-mêmes doivent souffrir de problèmes de santé.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 80% des maladies chroniques peuvent être causées, directement ou indirectement, par la pollution environnementale. Parmi les polluants les plus dangereux se trouvent ces fameux métaux lourds, à savoir le mercure, le cadmium, le plomb, l’arsenic, l’aluminium et le cuivre.