François Hollande a reconnu «solennellement» la contribution de la Polynésie à la force de dissuasion nucléaire française
«Cette contribution, celle que vous avez vous-même apportée à travers les essais nucléaires, je veux la reconnaître solennellement aujourd’hui, devant vous», a lancé le président français sous les applaudissements. Sans la Polynésie française, «la France ne se serait pas dotée de l’arme nucléaire et donc de la force de dissuasion», a-t-il insisté, disant vouloir, à l’occasion de sa visite dans l’archipel, «tourner la page du nucléaire».
La loi du 5 janvier 2010, dite loi Morin du nom de l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin, a apporté des «avancées» mais seule «une vingtaine» de dossiers d’indemnisation – sur un millier – ont abouti, a précisé le chef de l’Etat, qui a annoncé une prochaine modification de son décret d’application.
Il s’est engagé à ce que l’Etat accompagne le développement du service d’oncologie au centre hospitalier de Tahiti.
Les Polynésiens considèrent que les essais sont la cause de nombreux cancers dans l’archipel.
Démantèlement des installations et dépollution des atolls affectés sous stricte surveillance
La «dette nucléaire» ou «milliard Chirac» (en francs, soit l’équivalent de 150 millions d’euros aujourd’hui), une dotation annuelle qui visait à compenser la perte d’activité économique engendrée par la cessation des essais en 1996, «sera sanctuarisée» et «son niveau sera dès 2017 rétabli à plus de 90 millions d’euros», a promis François Hollande, répondant là encore à une demande pressante des élus locaux.
«Les conséquences environnementales des essais devront également être traitées» sur les atolls qui accueillaient les installations nucléaires. L’Etat achèvera notamment «le démantèlement des installations et la dépollution de l’atoll de Hao» et ceux de Moruroa et Fangataufa feront l’objet d’une «vigilance méticuleuse».
La France a conduit 193 essais nucléaires de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa.