La pêche à l’aileron de requin difficile à éradiquer
Le finning, pratique célèbre qui consiste à attraper un requin, lui couper l’aileron et rejeter le reste à l’eau, vivant, est illégal au Costa Rica depuis 2005. Pourtant, la loi n’a pas arrêté les contrebandiers qui continuent de pratiquer cette pêche illégale malgré l’implication des rangers qui déplorent le manque de collaboration des pêcheries puissantes du Costa Rica connues sous le nom de INCOPESCA.
D’après Jose Lino Chaves Lopez, vice-ministre des Eaux et Océans du pays, «les pêcheries ne partagent pas leurs informations, et légalement elles n’y sont pas obligées. De toute façon elles ne répondent à personne quand on les interroge» ». Selon Chavez, il y a un conflit d’intérêts puisqu’il est entouré de personnes qui viennent de l’industrie de la pêche. D’autres sont plus pointues dans leurs critiques. Ils disent que le premier policier de la pêche du Costa Rica semble souvent préférer protéger les criminels.
Comme l’écologiste Randall Arauz, qui a contribué à faire voter la loi anti-finning. Cette dernière précise que les requins entiers doivent entrer au port, avec leurs ailerons attachés à leur corps, afin de réduire la capacité des bateaux. Arauz dit qu’INCOPESCA semble chercher la petite bête en jouant sur les mots : «oh, attendez une minute ! Selon le dictionnaire, «attachés» signifie que vous pouvez l’enlever et le mettre à nouveau ensemble.»
Les «requins Frankenstein» arrivent au port, avec des tas d’ailerons cousus sur juste quelques cadavres
Arauz dit également que les inspecteurs ont tendance à regarder ailleurs lorsque les «requins Frankenstein» comme il les appelle, arrivent au port, avec des tas d’ailerons cousus sur juste quelques cadavres. Nous avons amené cette affaire devant le parquet du Costa Rica, rajoute Arauz. Le procureur a indiqué que «les ailerons attachés» signifie «naturellement attachés». Ce qui a engendré, selon Arauz, que les pêcheurs ont de nouveau trouvé une dérive avec une nouvelle pratique qui consiste à conserver une seule bande de peau pour garder la nageoire attachée à la colonne vertébrale et à rejeter le reste du corps à la mer. Il ajoute également que : «d’avoir INCOPESCA qui régit le problème de la surpêche serait comme de confier une banque de don de sang à Dracula».
Une alerte concernant une méthode de prélèvement des ailerons de requin visant à éviter la détection des pratiques illégales a été distribuée aux 190 pays membres d’INTERPOL après qu’un cas a été identifié par les autorités du Costa Rica.
Cette nouvelle pratique consiste à conserver une seule bande de peau pour garder la nageoire attachée à la colonne vertébrale et à rejeter le reste du corps à la mer. Cette méthode vise à contourner la législation interdisant le finning qui stipule que les ailerons du requin doivent être «naturellement attachés » à l’organisme.