Le lamentin des Antilles a disparu de la Guadeloupe à cause de la chasse intensive
Les mâles Kai et Junior, sept et six ans, seront les premiers des 15 lamantins mâles et femelles du monde réintroduits dans la réserve naturelle marine de Grand Cul-de-Sac Marin, qui s’étend sur 15 000 hectares entre les îles de Basse-Terre et de Grande-Terre.
Classé « En danger d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le lamantin des Antilles ne serait plus représenté que par 5 000 individus. En Guadeloupe, ses effectifs ont dramatiquement diminué à partir du XVIIIème siècle, pour l’amener à disparaître au début du XXème siècle, du fait d’une chasse intensive.
En 2002, un projet de réintroduction du lamantin des Antilles dans le Parc national de la Guadeloupe a été initié. Pour réussir la réintroduction du lamantin au large de la Guadeloupe, il est indispensable de disposer d’un noyau fondateur de 15 individus minimum, contenant une majorité de femelles. Suite au travail d’un groupe d’experts scientifiques, le choix de la provenance des animaux s’est porté en faveur de lamantins élevés en captivité, imposant une période d’acclimatation et d’apprentissage de la vie sauvage.
Les populations de lamantins menacées par le braconnage, les pollutions, les captures accidentelles, les collisions avec les bateaux
À l’heure actuelle, l’espèce n’est plus présente dans les Petites Antilles, créant un vide entre les populations des Grandes Antilles au nord et celles de Trinidad et Tobago et du plateau des Guyanes au sud. Les populations de lamantins sont souvent distribuées de façon discontinue, les petits groupes n’échangeant que peu, voire pas du tout, entre eux. En outre, ces populations sont menacées par le braconnage, les pollutions, les captures accidentelles par les filets de pêche, les collisions avec les bateaux… Aussi, dans la majeure partie de cette aire de répartition, une disparition totale de l’espèce reste probable à moyen terme.
D’où l’intérêt majeur de repeupler les eaux guadeloupéennes… Avant leur relâcher définitif, les animaux passeront par un enclos de pré-relâcher, installé en milieu naturel, afin que soit assuré leur suivi sanitaire et comportemental. Un travail de concertation et de sensibilisation a été mené auprès des collectivités, des acteurs socio-professionnels et des populations riveraines de la baie du Grand Cul-de-sac marin.