Les microplastiques peuvent absorber une grande quantité de métaux lourds, virus et bactéries, ce qui peut alors atteindre le système digestif humain
C’est la première fois qu’une recherche scientifique est menée sur la présence de microplastiques en mer Adriatique. Elle a été menée dans le cadre du projet DeFishGear qui a impliqué la Slovénie, l’Italie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Grèce et l’Albanie.
Les résultats apportent un nouvel éclairage sur la pollution d’espèces de poissons d’importance commerciale et sont particulièrement préoccupants dans la mesure où les microplastiques peuvent absorber une grande quantité de métaux lourds, virus et bactéries, ce qui peut alors atteindre le système digestif humain. Par ailleurs, la configuration enclavée de la mer Adriatique n’arrange pas la situation.
Sur la plage Zaglav, où les polymères ont représenté 97% des déchets
Quatre plages de sable le long de l’Adriatique ont été analysées, Zaglav sur l’île de Vis, Sapulnara sur l’île de Mljet, Punta à Omiš et Komin dans le delta de la rivière Neretva. À quatre endroits, l’équivalent d’une tonne de déchets marins a été analysée. Les plus mauvais résultats ont été trouvés sur la plage Zaglav, où les polymères ont représenté 97% des déchets. «La quantité de déchets est certainement beaucoup plus importante. Comme la majorité des déchets vient de l’autre côté de la frontière, on émet l’hypothèse que ce qui flotte à la surface de la mer ne représente que 20% de ce qui est sous l’eau», a déclaré Pero Tutman de l’Institut d’océanographie et des pêches de Split.
«Les pêcheurs ont accepté avec plaisir de participer au projet. Quand nous leur avons demandé de collecter les ordures et de ne pas les jeter à la mer, ils se sont montré offensés puisqu’ils ont déjà pris conscience de la nécessité de traiter les déchets. Ils vivent de la mer, et s’ils jettent les ordures en mer, ils savent que se sont autant de dommages qu’ils se font à eux-mêmes», a déclaré Tutman.