Les députés ont voté un amendement confirmant le maintien du monopole d’EDF dans les zones non interconnectées de petite taille
Les 40 actionnaires de la société Île de Sein Energies – IDSE – se sont vu retoquer par les députés un amendement déposé par des sénateurs écologistes dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique. Il s’agissait de permettre aux îles de moins de 2 000 habitants de sortir du monopole EDF et de produire leur propre électricité à partir des différentes énergies renouvelables. Les députés ont, en revanche, voté un amendement confirmant le maintien du monopole d’EDF dans les zones non interconnectées de petite taille.
Malgré ce revers, les habitants ne baissent pas les bras. « L’île de Sein, indique Serge Coatmeur, l’un des principaux protagonistes d’Île de Sein Energies, est approvisionnée par quatre petites centrales qui produisent de l’électricité à partir d’une consommation annuelle de 420 000 litres de fioul que nous nous proposons de remplacer par du renouvelable. » D’après ses calculs, la création d’éoliennes terrestres, conjuguée avec du photovoltaïque et pourquoi pas une hydrolienne en mer, suffirait à la complète autonomie énergétique de l’île.
Deux éoliennes en projet
Chez EDF, on rétorque que l’obligation de service public impose un approvisionnement constant. Or, le renouvelable ne produit pas de façon régulière. Pour limiter la consommation de l’île, une série de démarches en faveur des économies d’énergie avec des incitations à l’isolation des logements, la fourniture gratuite d’ampoules basse consommation aux différents foyers a été mise en place. « Le réseau d’éclairage public est désormais à 100% équipé de LED et piloté à distance », indique Vincent Denby-Wilkes, directeur régional d’EDF. Dominique Salvert, maire de Sein, estime qu’« IDSE présente peu de garanties financières ». « Pour la transition énergétique nous travaillons avec EDF. » Le groupe a en projet la pose de deux éoliennes qui permettraient de couvrir de l’ordre de 25% des besoins en énergie. Une étude est en cours pour qualifier le régime des vents.
Ces deux éoliennes seraient complétées par des batteries de stockage. De son côté, l’office HLM Habitat 29 va construire quatre logements sociaux qui seront équipés de panneaux photovoltaïques. La règle veut que le renouvelable ne représente pas plus de 30% du besoin énergétique des petites îles. « Il s’agit d’une précaution prise par le régulateur, mais nous ne sommes pas opposés à une évolution de la réglementation », dit encore Vincent Denby-Wilkes. Les membres d’Île de Sein Energies constatent que le prix du kilowatt à partir du fuel est de 45 centimes d’euro contre 12 centimes d’euro pour les kilowatts intermittents éoliens et 34 centimes d’euro pour l’hydrolien.