L’augmentation du transport de pétrole sur le Saint-Laurent et la construction d’un port à Cacouna représentent une menace pour les bélugas
Au XIXème siècle, la population des bélugas du Saint-Laurent était estimée à 10 000 individus, mais elle a chuté depuis les années 1920 à cause de la chasse et de la pollution. Grâce aux lois de protection mises en place, leur nombre semblait s’être stabilisé à environ 1000 individus dans les années 80. Pourtant, les scientifiques ont observé un nouveau déclin à partir du début des années 2000. Selon eux, l’efficacité de reproduction pourrait avoir changé au cours des 15 dernières années.
En plus du risque des maladies infectieuses induits par certains polluants et accrû par le réchauffement climatique et les bouleversements dans l’écosystème du Saint-Laurent, le dérangement continuel dont sont victimes les bélugas seraient à l’origine des principaux problèmes dont souffre l’espèce. Le transport du pétrole sur le Saint-Laurent représente notamment une menace pour leur survie, selon le rapport du COSEPAC. Le trafic de pétroliers a augmenté en 2014, avec l’ouverture d’un terminal de transbordement à Sorel. Les chercheurs citent également le port pétrolier que TransCanada envisage de bâtir à Cacouna.
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Des projets économiques majeurs bientôt contestés pour protéger l’habitat jugé «indispensable au maintien des fonctions biologiques» des bélugas ?
Le gouvernement fédéral a promis en mai dernier qu’il protégerait l’habitat essentiel du béluga qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres carrés de l’estuaire du Saint-Laurent, dont le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, qui couvre à lui seul plus de 1245 km2.
Lorsque cet habitat jugé «indispensable au maintien des fonctions biologiques» de l’espèce sera officiellement désigné, le gouvernement aura l’obligation de le protéger, et donc de contrer les projets susceptibles de nuire aux bélugas, tel que celui d’Énergie Saguenay. Ce projet de liquéfaction et d’exportation maritime de gaz naturel évalué à 7,5 milliards de dollars serait construit à La Baie, près de Chicoutimi. Les imposants navires méthaniers passeraient en effet par le seul parc marin du Québec.
Qui plus est, selon les plans de la Stratégie maritime des libéraux, des secteurs cruciaux pour les bélugas seront soumis à un trafic maritime accru au cours des prochaines années. Québec compte en effet développer une zone industrialo-portuaire à Saguenay et une autre à Cacouna, une région maritime considérée comme la pouponnière des bélugas.