Pour les orques résidentes du sud, qui vivent dans le détroit de Haro, entre Victoria, la capitale de Colombie-Britannique, et Seattle, le son est le fondement de leur culture.
La population d’orques rĂ©sidentes de cette partie sud des cĂŽtes canadienne du pacifique ne compte plus que 85 individus. Les menaces auxquelles elles sont confrontĂ©es sont multiples. Le saumon qui compose la majeure partie de leur alimentation a diminuĂ© de façon spectaculaire en raison de l’exploitation forestiĂšre. Les fermes piscicoles contribuent Ă intensifier les maladies, tandis que les villes et les fermes engendrent dĂ©tournement et pollution des cours d’eau. Des niveaux Ă©levĂ©s de polluants organiques persistants introduits par l’homme contaminent Ă©galement les baleines.
La pollution sonore du trafic maritime peut provoquer des pertes d’audition des orques jusqu’Ă 97% !
La pollution sonore pourrait ĂȘtre la goutte d’eau qui fait dĂ©border le vase, d’aprĂšs Rob Williams, biologiste marin co-fondateur de l’Initiative des OcĂ©ans, une association Ă but non lucratif basĂ©e sur l’Ăźle de Vancouver. « Il n’y a pas que les bruits Ă©pisodiques et intenses d’opĂ©rations navales ou issues de l’activitĂ© industrielle qui peuvent conduire les mammifĂšres marins Ă s’Ă©chouer sur les plages. Le trafic maritime quotidien, en particulier les cargos qui transportent des volumes de marchandises titanesques et apportent la grande majoritĂ© de tout ce que nous portons ou mangeons nuisent Ă©galement aux baleines et autres animaux marins. »
« Les niveaux de bruit mĂ©dians sont suffisamment Ă©levĂ©s pour provoquer chez les orques une perte de 62% de leur capacitĂ© Ă communiquer avec l’autre », explique Williams. « Quand cela est extrĂȘmement bruyant, quand il y a beaucoup de trafic maritime, cela peut monter jusqu’Ă 97% ! »