Les lions de mer dépendent des bancs de sardines qui fuient vers les eaux plus froides au large des côtes
Il s’agit principalement « de bébés lions de mer de neuf mois environ, émaciés, déshydratés » et en sous-poids qui sont retrouvés échoués sur les plages, précise la National oceanic and atmosphérique administration (NOAA), expliquant qu’en janvier et février les lions de mer échoués en Californie étaient « presque 20 fois plus nombreux que d’ordinaire ».
Le Centre des mammifères marins du Pacifique (PMMC), qui traite entre 200 et 300 mammifères marins chaque année, a également relevé cette année « une augmentation du nombre de lions de mer adultes ayant besoin d’être secourus ou traités médicalement ».
Le réchauffement de la température de l’eau serait la cause principale
Les scientifiques attribuent ce phénomène à l’augmentation de la température de l’eau, qui a un impact sur la présence de poissons et crustacés dont se nourrissent les lions de mer.
« Le lion de mer se nourrit essentiellement de sardines. Il semblerait que ces dernières soient parties se reproduire plus au large, vers des eaux plus adaptées pour elles. ». Or, le lion de mer est une espèce côtière.
Si les jeunes sont les plus touchés, c’est que leurs mères se nourrissent désormais avec des poissons moins nutritifs : « Leur lait n’est plus assez riche pour alimenter correctement leurs petits. » La fuite des sardines au large n’impacte pas seulement les lions de mer : les oiseaux marins sont concernés mais ils sont, eux, en capacité de se nourrir autrement.
En Nouvelle-Zélande, on observe des migrations de lions de mers depuis les îles Auckland jusqu’aux côtes de l’île du Sud. Si ces prédateurs sont de plus en plus nombreux à s’installer sur les côtes c’est notamment depuis l’intensification de la pêche au large des îles sub-antarctiques où étaient établies les plus larges colonies qui n’y trouvent plus autant de nourriture.
Pas de risque d’extinction pour la population de Californie tant que le phénomène ne se reproduit pas plusieurs années de suite
D’après Nate Mantua, scientifique du NOAA, « en Californie on commence cependant à voir des signes » de l’arrivée de « vents du nord qui poussent la surface de l’eau vers le large, la remplaçant par des eaux plus froides et riches en nutriments », du moins au nord de la Californie. « Cela pourrait tempérer (…) la crise alimentaire » à laquelle sont confrontés les lions de mer.
Les experts du NOAA s’attendent à voir l’arrivée massive des lions de mer sur les plages du Pacifique « atteindre un pic dans les deux prochains mois puis commencer à diminuer ». D’après M. Mantua, la population des lions de mer de Californie –qui avoisine les 300 000 membres, selon lui– ne suscite toutefois pas d’inquiétude car « ceux qui s’échouent représentent un nombre relativement faible ». En revanche si le phénomène se reproduit plusieurs années de suite, il pourrait avoir un impact sur la démographie de l’espèce.