La maison du Niou premier écomusée de France
Comment s’organisait le quotidien des Ouessantins qui vivaient en autarcie avant l’arrivée des premiers bateaux ?
Premier écomusée de France, la Maison du Niou a ouvert ses portes en 1968 par le Parc Naturel Régional d’Armorique pour partager le quotidien de ses femmes et hommes s’adaptant aux rudes conditions de vie sur l’île d’Ouessant.
L’écomusée de Niou-Huella : la vie des Ouessantais au 19e siècle
En visitant l’écomusée de Niou-Huella, vous vous immergez complètement dans la vie des îliens au 19e siècle. Le musée est constitué de deux maisons typiques en pierre de taille orientées vers le sud, comme la plupart des habitations ouessantines, pour se protéger tant bien que mal des vents dominants.
La majorité des maisons ouessantines ont la même architecture bâties vers la fin du 19e siècle, elles se dressent en murs épais montés en pierre de granite ajustée à la terre argileuse. Les couleurs bleue et blanche prédominent, depuis la barrière au bord du chemin jusqu’aux volets, sans oublier la décoration intérieure.
L’instinct écologique des îliens de la mer d’Iroise
Les visiteurs sont invités à pénétrer dans les deux pièces de la maison. D’un côté, la pièce à vivre ou « penn ludu » avec une cheminée, deux bancs coffres (qui servaient parfois de lits pour les enfants), deux lits clos ainsi que deux tables sculptées. De l’autre côté, la pièce « penn brao » où se déroulaient les grands événements, décorée d’assiettes, de bibelots et de chandeliers… Dans les couloirs, on peut observer des coffres à céréales, des réserves à viande salée et l’on trouve aussi la barre où était tué le cochon.
La visite permet d’ailleurs d’apprécier l’instinct écologique des îliens et de comprendre comment ils ont adapté leurs maisons pour résister aux conditions climatiques en construisant des murs solides avec des pierres de granites, des ouvertures de taille réduite, et des façades orientées au Sud afin de se protéger du vent du large…
Voir aussi : excursions éco touristiques Kalon Eusa proposées par Ondine Morin.
Ouessant, l’île aux femmes
Ici, tout prouve que l’île d’Ouessant était bien « l’île aux femmes » qui, en l’absence des hommes partis en mer, devaient se débrouiller pour tout, à savoir les travaux agricoles, l’élevage des animaux, la construction, l’empierrement des chemins et des parcelles…
Dépourvue de port de pêche, l’île n’était pas vraiment ouverte sur la mer. Toute la vie de l’île était d’ailleurs centrée sur le bourg de Lampaul situé à 3 km de l’embarcadère. Les décorations en bleu et blanc et les nombreuses représentations de la Vierge Marie et du Christ témoignent de l’importance de l’existence pieuse et mystique des Ouessantins.
À l’extérieur du musée, la meule de foin parée de tresses de paille et les parcelles encloses de murets de pierre sèche où pâturent les moutons d’Ouessant, une espèce endémique, témoignent de l’époque où les femmes assuraient seules les travaux agricoles et la survie de la famille.
Parmi les missions de l’écomusée, la préservation du patrimoine culturel et notamment du savoir-faire, des chants, des pratiques et croyances est très importante. Aussi, l’équipe du musée réunit une fois par mois les anciens autour d’un thème particulier. Ces « gorzez », discussions de femmes, sont l’opportunité pour les visiteurs de s’initier au filage de la laine à la quenouille, d’écouter des anecdotes sur la vie insulaire ou des chants bretons.