Explorer l’île d’Ambre
Pénétrer à travers la mangrove quasi vierge de l’île d’Ambre, c’est découvrir l’île Maurice hors des sentiers battus, loin des hôtels de luxe et de l’agitation touristique. Cette petite île, qui fait partie des parcs nationaux mauriciens, est située à l’intérieur du lagon Nord-Est, à quelques mètres de la côte. Elle ne possède pas de plages mais n’en offre pas moins un décor paradisiaque qui a notamment inspiré Bernardin de Saint-Pierre.
L’îlot a fait l’objet d’un programme de réhabilitation
Lieu du dramatique naufrage du Saint-Géran, l’Ile d’Ambre évoque également les passages fréquents des cachalots qui lui ont inspiré son nom. En effet, en absorbant des quantités de seiches dont ils sont friands, les cachalots produisent une substance appelée l’ambre gris qui est utilisé pour la fabrication du parfum. Très sauvage, l’île a conservé sa belle mangrove et sa végétation dense qui n’offrent qu’un ou deux points d’accostage, la préservant ainsi du tourisme de masse. Géré par le service des eaux et forêts et par le département des parcs nationaux de Maurice, l’îlot a fait l’objet d’un programme de réhabilitation. Pendant des années, les agents y ont ainsi désherbé toutes les plantes envahissantes (flamboyants, acacias…) avant de réintroduire des espèces de plantes et d’arbres indigènes, aux noms créoles enchanteurs tels que les bois reinettes, bois chandelle, bois matelot ou bois boeuf…
Les lieux ont été aménagés avec des matériaux locaux et une démarche respectueuse de l’environnement dans le but de proposer des activités eco-touristiques.
Kayak à travers la mangrove
Patrick Haberkand a justement saisi cette opportunité pour proposer des excursions en kayak autour de l’île et dans les méandres de ses mangroves. «Le kayak de mer est l’embarcation idéale pour visiter cet écosystème unique et fragile en toute tranquillité et pour approcher les animaux sans les effrayer» explique le kayakiste qui a lancé sa compagnie d’activités eco-touristiques en l’an 2000. Du nom de la déesse Africaine de la Mer, « Yemaya » a pour but d’explorer la magie de la nature d’une manière amusante, aventureuse et eco-friendly. Patrick propose des balades en kayak de mer sur plusieurs sites autour de l’île Maurice. Pagayez à travers les palétuviers de l’île d’Ambre est une expérience unique qui permet de découvrir cette plante fascinante et son rôle vital dans le système éco marin. Une pause snorkeling est d’ailleurs prévue pour observer la richesse de la faune vivant sous l’eau entre les racines des mangroves. «Cette plante représente à la fois un refuge, une nurserie et un garde-manger pour nombre d’espèces de poissons de récif» précise Patrick Haberland en pointant du doigt des poissons cochers juvéniles nageant entre les racines.
Snorkelling au milieu des palétuviers
Équipés de masque et tuba, les randonneurs palmés évoluent le long des palétuviers et découvrent les juvéniles des poissons soldats, lunes, chauves-souris et parfois de requins pointes-noires. «Il n’est pas rare de croiser des tortues de mer» ajoute Patrick qui fait partie de l’association Forever Blue dont il soutient les actions de recensement et de protection des espèces marines de la région. Écologiste convaincu, le kayakiste ne manque pas une occasion pour sensibiliser et informer ses clients de la fragilité de cette zone marine. et de l’urgence de la nature à préserver.
Une activité durable accessible à tous
Nul besoin d’être pagayeur professionnel ou sportif de haut niveau pour pratiquer le kayak de mer qui est une activité accessible à tous et encadrée par un professionnel qui a pensé à tous les détails pour que la sortie se déroule sans encombre. En double ou en solo, les kayaks sont équipés d’un système de gouvernail, de repose-dos, de compartiments de rangement et d’équipements de sécurité. Que ce soit à la journée ou à la demi-journée, l’excursion inclut une visite de l’île d’Ambre. Un chemin pédestre balisé par des roches basaltiques traverse la forêt dont les bruits exotiques immergent rapidement les promeneurs dans un monde dominé par Dame Nature. Entre veloutiers, cocotiers et lataniers bleus on s’arrête pour admirer un charmant petit lac au détour duquel se poursuit le chemin qui mène jusqu’aux ruines d’une habitation datant de 1750. «Une famille s’est installée sur l’île peu après le naufrage du Saint-Géran afin d’y planter des cocotiers et de créer un amer plus visible pour les marins» explique Patrick Haberland qui a retrouvé des photos de ses grands-parents pique-niquant sur l’îlot. L’organisateur tient d’ailleurs à perpétuer la tradition familiale et propose une pause goûter ou casse-croûte bio avec jus de fruits locaux. De quoi faire le plein d’énergies pour le trajet retour à travers le lagon cristallin jusqu’à la magnifique plage de Melville.