Découverte de la lagune de Brusc en kayak
Départ plage des Salins sous un soleil étincelant. Après moult éclaboussures et coups de pagaies dans le vide, les kayaks s’éloignent du bord de plage et longent le port de Saint-Pierre des Embiez et sa forêt de mâts. Un sentiment de liberté et de légèreté gagne les kayakistes qui prennent peu à peu leurs marques et apprécient de flotter sur un plan d’eau aussi exceptionnel.
Les embarcations glissent sur l’eau translucide qui laisse déjà apparaître quelques poignées d’herbiers de posidonie. Nous scrutons le fond avec attention dans l’espoir de repérer les précieuses grandes nacres, une espèce endémique de Méditerranée qui a failli disparaître et qui revient progressivement grâce à son statut protégé. La profondeur de la lagune est très faible et facilite l’observation. Nous aurons l’occasion de distinguer la présence de plusieurs espèces de poissons emblématiques tels que les sars, loups, labres et serrans… Dès le printemps, quand les eaux se réchauffent, la lagune du Brusc devient une véritable nursery protégée par une barrière rocheuse, d’où l’importance de la protéger.
Longer le littoral diversifié des Embiez
En longeant la côte des Embiez, les kayakistes peuvent admirer à loisir les nombreuses criques et plages en ramant au rythme des cigales qui s’en donnent à cœur joie. Les paysages de cette île mi-domestiquée mi-sauvage défilent doucement et la végétation méditerranéenne se révèle dans toute sa splendeur variée et odorante avec ses palmiers, ses lauriers, ses pins maritimes et ses tamarins. L’île compte 15 hectares de pinèdes et 10 hectares de vignes…
Une fois passée la Tour Fondue, le paysage change radicalement, la côte végétale laissant la place aux falaises calcaires qui plongent dans l’eau bleu turquoise. Il n’est pas rare de repérer des faucons pèlerins, majestueusement juchés sur leur poste d’observation ou des cormorans séchant leurs ailes sur les escarpements rocheux.
Sillonner l’archipel des Embiez
Le kayak est idéal pour partir à la découverte des îles et îlots de l’archipel des Embiez. C’est d’ailleurs la seule activité nautique autorisée sur toute la zone marine de 504 hectares comprenant la périphérie de l’île des Embiez, l’ensemble du plan d’eau étant interdite au piétinement et à la navigation, que ce soit avec des engins à moteur ou des engins de plage. Les kayakistes peuvent donc profiter d’une tranquillité très appréciable sur le plan d’eau.
En naviguant autour de l’île des Embiez, les kayakistes réalisent souvent qu’elle est constituée de deux îles. Après avoir longé l’île Saint-Pierre des Embiez au Nord apparaît l’île de la Tour fondue au Sud qui est reliée à la première par le comblement d’une partie des anciennes salines. L’île du sud est d’ailleurs séparée de l’île du Grand Gaou situé à l’ouest par une passe, le grand Pas du Coq. Les rameurs peuvent donc approcher plusieurs îles et îlots tel que le Petit Gaou, qui est rattaché à la côte par une route, et le Grand Gaou accessible depuis le continent par un petit pont de bois.
Les îles du Petit et du Grand Rouveau se trouvent quant à elles plus au large. Propriété du Conservatoire du Littoral, l’île du Rouveau a préservé sa beauté sauvage. Émergeant des flots et se détachant du ciel bleu-azur, son phare représente un symbole ancestral puisqu’il a guidé nombre de marins entre les écueils sur la route de Massalia, la cité grecque phocéenne, une route fréquentée depuis la plus haute antiquité. Actuellement automatisé, le phare est alimenté en électricité par une éolienne. En ramant dans les parages on ne peut s’empêcher de penser à tous ces naufrages qui ont eu lieu, comme en témoignent les épaves découvertes et notamment « l’épave des médailles » datant du XVe siècle.