La réserve naturelle, composée des archipels de Crozet, Kerguelen, des îles Saint-Paul et Amsterdam, s’étendra de plus de 600 000 km2
Depuis 2006, les Terres australes françaises constituent la plus grande réserve maritime de France avec une superficie totale de 22 700 km2 dont 15 700 km2 de surface marine. Requins dormeurs, manchots ou encore poissons lanternes, c’est dans cet univers rude et aux conditions climatiques extrêmes que l’on trouve une des diversités d’oiseaux et de mammifères la plus riche de la planète. Inhabités par l’Homme, on n’y croise seulement quelques militaires et une poignée de scientifiques chaudement habillés.
Grâce à l’adoption de la nouvelle loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, les réserves naturelles marines peuvent être étendues à l’ensemble des Zones Économiques Exclusives. De ce fait, la réserve naturelle, composée des archipels de Crozet, Kerguelen, des îles Saint-Paul et Amsterdam, s’étendra de plus de 600 000 km2 autour de ces zones. Elle deviendra la 6e plus grande aire marine protégée au monde.
Ce projet d’extension permettra de préserver des ressources inestimables comme les populations d’oiseaux et de mammifères marins et la très grande diversité d’invertébrés et de plantes endémiques. Un projet qui d’ailleurs interdira l’accès aux bateaux et à la pêche dans les zones protégées. La mise en place d’une grande réserve marine permettra de contribuer à la santé globale des océans et au cycle de régulation du carbone, à l’échelle mondiale.
Un écosystème non perturbé par l’homme résiste mieux aux changements de climat
L’objectif de cette extension de réserve est aussi de laisser toutes ces espèces tranquilles. Les scientifiques ont observé qu’un écosystème non perturbé par l’homme résiste mieux aux changements de climat. Surtout quand on sait que ce territoire est le plus impacté par le réchauffement climatique : il pleut et il neige deux fois moins qu’il y a trente ans.
Grâce à cette extension, 21,9% (au lieu de 16,52%) des eaux françaises seront classées en aire marine protégée. Ceci permettra à la France d’atteindre ses engagements nationaux et internationaux. Pour rappel : le Grenelle de l’environnement et le Grenelle de la mer ont fixé comme objectif de classer 20% des zones sous la juridiction française, en aires marines protégées d’ici 2020. Les ONG environnementales saluent ce pas supplémentaire vers la protection des espèces et de la biodiversité.