Création d’un réseau national acoustique sous-marin
En assurant le suivi du niveau de pollution sonore générée par l’homme en tant qu’espèce dans les fonds marins, les scientifiques devraient être en mesure de déterminer les conséquences de cette augmentation des niveaux de décibels sur la vie marine locale.
Financé par le ministère britannique de l’Agriculture et des Affaires rurales (DEFRA) et Marine Scotland, le projet qui s’étend sur 5 ans, vise à mettre en place dans les eaux autour du Royaume-Uni, un réseau de stations de surveillance acoustique afin d’établir une image complète de la pollution sonore sous-marine de la Grande-Bretagne.
Réduire l’impact des perturbations sonores d’origine anthropique sur les espèces aquatiques
L’un des buts principaux de cet ambitieux projet est de pouvoir gérer les activités maritimes de façon plus responsable afin de réduire l’impact des perturbations sur les poissons, les mammifères marins et tous les autres animaux aquatiques vivant dans cet habitat.
Le lien possible entre l’émission de bruit sous-marin et l’échouage massif de dauphins a été démontré à maintes reprises sur plusieurs espèces de cétacés.
Les canons à air utilisés par l’industrie pétrolière entraînent un martèlement suffisamment puissant pour couvrir les cris des baleines sur des milliers de kilomètres à la ronde et peuvent de fait empêcher ces animaux de communiquer et de se reproduire. De tels bruits peuvent également les pousser à abandonner leur habitat et à cesser de chercher de la nourriture sur de grandes distances. D’après les experts scientifiques, si les animaux sont à proximité de la source sismique, celle-ci peut même provoquer des pertes d’audition et des traumatismes auditifs irréversibles.
Par ailleurs, le bruit d’origine anthropique causerait également « des malformations corporelles et des retards de développement chez les larves marines », selon une étude publiée dans la revue « Nature ». L’équipe de chercheurs néo-zélandais et écossais démontre que l’exposition à des sons de basse fréquence comme ceux produits par les levés sismiques « perturbe le développement larvaire d’un invertébré marin, le pétoncle ». Sur les 4 881 larves de pétoncle analysées, 46% ont développé des anomalies du corps, d’après les scientifiques.