Géré par une association, ce refuge de mer collectif est idéal pour retrouver le contact avec la nature
Pourtant, séjourner dans ce magnifique sanctuaire de nature n’est pas si aisé. C’est un privilège longtemps resté réservé aux plaisanciers, jusqu’à ce que le Sextant ouvre ses portes. Sorte de refuge de mer, le gîte du Sextant est l’unique structure d’hébergement ouverte au public pour séjourner dans l’archipel où le camping et les feux de camp sont interdits. Le site a été intégré au réseau Natura 2000 pour la rareté ou la fragilité de la faune et de la flore locales et de leurs habitats.
Construit à l’origine pour accueillir des groupes de randonnée nautique, la structure a été reprise par une douzaine de bénévoles partageant l’envie de rendre les richesses de l’archipel plus accessibles. « Pour profiter de ce lieu d’exception et vivre en harmonie avec la nature, il faut commencer par la respecter », précise d’emblée Dominique Moal, permanent de l’association, « c’est pourquoi nous avons privilégié une structure d’hébergement simple et spartiate afin de consommer un minimum d’eau et d’énergie ».
Si les pensionnaires apprécient la vue imprenable sur la mer, ils doivent aussi s’habituer à pomper l’eau froide, à utiliser les toilettes sèches et doivent être également prêts à partager leur chambre. Les familles, groupes et individuels sont donc les bienvenus à condition de respecter le mode de vie insulaire et l’ambiance « auberge de jeunesse » des lieux.
Un lieu de rencontre unique pour passionnés de mer
La structure d’accueil comprend une grande pièce de vie commune avec un coin-cuisine équipé et une salle à manger qui donne directement sur la mer. Les pensionnaires peuvent cuisiner et manger ensemble ou séparément, comme ils le souhaitent. Une épicerie flottante, KYSS propose durant la saison estivale des produits frais et de premières nécessités, des journaux et de multiples services de taxi, promenades en mer…
Un imposant barbecue a été construit dans le jardin clos du Sextant par l’équipe de bénévoles qui gère l’entretien des locaux durant la période hors saison. Depuis les peintures jusqu’à l’installation des douches solaires, en passant par la réparation des gouttières ou la réfection du mur, chacun met la main à la pâte dans la joie et la bonne humeur ! Une belle occasion pour ces joyeux lurons de profiter de la sérénité de l’archipel entre amis. « Notre but est d’offrir des locaux fonctionnels tout en conservant un côté rustique » explique Jean-Paul Cap, membre bénévole de l’association, nous tenons à ce que les visiteurs retrouvent le contact avec la nature et découvrent les Glénan en harmonie avec les éléments naturels ».
Un séjour iodé et reposant qu’aucun bruit de voiture ne vient perturber
Un séjour iodé et reposant qu’aucun bruit de voiture ne vient perturber. Ici, seuls le grondement des galets sur la plage, le cri des mouettes et les pales des éoliennes troublent le silence… Une tranquillité que toute velléité de confort risquerait d’entacher. D’ailleurs, les rares habitants de l’archipel souhaitent se passer encore longtemps de ce « confort »…
La plupart des occupants du Sextant supportent sans soucis la rusticité des locaux largement compensée par la proximité de cet extraordinaire site marin. Quant à l’organisation collective, elle tend à faciliter les échanges. « Il n’est pas rare que les visiteurs qui ne se connaissaient pas avant partagent leur repas ou leur pêche du jour… », complète Jean-Paul Cap qui se relaie avec ses comparses deux ou trois semaines chaque été pour encadrer la structure d’accueil. Une aubaine pour les estivants désireux de découvrir la quintessence des Glénan. En général, les membres de l’association ne se font pas priés pour partager leurs histoires, anecdotes, découvertes, voire leurs coins de pêche si affinité… Idéalement situé en bord de mer avec une vue imprenable sur le lagon intérieur de l’archipel, le gîte est un lieu de rencontre unique entre passionnés de mer et adeptes de sports nautiques. Au-delà de la pêche, la randonnée palmée, la découverte de l’estran, l’apprentissage de la voile au sein du CNC des Glénans, ou encore la plongée sous-marine avec le CIP qui propose des formations et explorations, les activités ne manquent pas pour profiter pleinement de l’archipel !
Gérer sa consommation comme à bord d’un bateau
Les visiteurs prennent également conscience des contraintes liées à la vie insulaire. Dès leur arrivée, ils sont briefés : les déchets doivent être triés et si possible ramenés sur le continent, quand à l’eau et l’énergie, il faut apprendre à les utiliser avec parcimonie. En plus d’être froide, l’eau doit être pompée et est totalement imbuvable. Des toilettes sèches et des douches solaires sont néanmoins mises à disposition des pensionnaires. Et comble du luxe, des miroirs sont installés dans le bloc sanitaire ! « Bien que le gîte fonctionne bien ainsi, des projets d’évolution sont néanmoins à l’étude afin de répondre aux normes de plus en plus exigeantes en ce qui concerne la gestion des eaux usées, la production d’eau chaude et l’implantation de toilettes modernes » précise un peu à regret Dominique Moal, soucieux de trouver le juste équilibre entre l’accessibilité de l’archipel et sa préservation pour les générations futures.