Des écogîtes insolites sur la Presqu’île de Crozon
C’est une gravure de caloge qui a lancé Pierre Carn sur la piste des écogîtes insolites et sur l’envie de changer de vie. Après avoir été plongeur professionnel et capitaine de port de plaisance, ce féru de mer décide donc de partager sa passion en accueillant les visiteurs au sein d’écolodges empreints d’un esprit marin et respectant l’environnement côtier et situé à proximité des îles de Molène et Ouessant.
Les chambres d’hôtes déclinées sur le thème marin
Avec sa femme Patricia, ils repèrent, dans un charmant hameau breton, une vieille maison du XVIIIème siècle qu’ils acquièrent et rénovent en éco-habitat en veillant à n’utiliser que des matériaux naturels à savoir chaux-chanvre, terre cuite sur mortier à la chaux, bois non traité ou avec des huiles bio, et matériaux de récupération.
Passionné de décoration marine, le couple s’investi sans compter pour façonner une maison d’hôte et pour accueillir leurs clients dans 3 chambres à thème. Entre parasol, voile de vieux gréement et autres lampes marines, les vacanciers sont immergés dans un ambiance iodée relaxante et sont situés au coeur de la Presqu’île où l’offre d’activités de plein air est abondante : kayak de mer à Molène, nage avec les phoques, sorties en mer et rencontre de grands dauphins, raid canyon au pied des falaises dans le parc marin d’Iroise…
La Quille en l’air
Convaincus par le concept de l’écogîte, le couple se lance dans l’aventure des hébergements insolites avec la Quille en l’Air, un bateau retourné en guise de toit soutenu par un mur en pierres sèches.
Habitat traditionnel des pêcheurs de la Côte d’Opale où l’on trouvait des quartiers entiers, l’histoire de ces quilles en l’air remonte à la fin du XIXème siècle. À l’époque, les bateaux de pêche type harenguiers ou flobarts s’échouaient régulièrement sur la plage à chaque marée. Usagés et désarmés, ils servaient d’habitat sommaire aux familles les plus démunies qui les enduisaient de goudron pour assurer une bonne isolation.
Ces coques retournées ont perduré jusqu’au XXème siècle et sont revisitées aujourd’hui pour faire vivre une expérience unique aux touristes.
La Caloge, écogîte en harmonie avec le milieu marin
Fort de l’expérience réussie de la quille en l’air, Pierre a récupéré le vieux bateau d’un ami et a pu enfin réaliser son rêve de construire une caloge, comme sur la gravure qui l’avait marquée.
Quand le rêve d’écogîte devient réalité
« La pointe Bretagne était la limite sud-ouest de la zone de répartition des Caloges qui à l’origine un abri permanent pour les outils de travail et le stockage du matériel à proximité du lieu d’activité. » nous explique Pierre, les yeux brillants en nous incitant à ouvrir le dossier regroupant coupures de journaux et photos qu’il a préparé pour informer ses hôtes de l’histoire de ces habitats si originaux.
« Sortes de cabanes-relai entre la maison et le bateau, elles servaient également d’abri aux femmes dans l’attente du retour des barques de pêches, selon le manuscrit du Pollet (récit au quotidien par un ivoirier de Dieppe en 1840). Ces abris pouvaient également servir d’habitat saisonnier pour les pêcheurs goémoniers. Au XIXème et au début du XXème, ces cabanes servaient souvent de résidence permanente aux familles de pêcheurs démunis une fois la coque calée par des pieux de bois, les caloges étaient recouvertes de vieilles voiles goudronnées ou d’un toit de chaume » conclut Pierre qui a suivi le dernier mode de fabrication en y ajoutant bien sûr tout le confort standard.
La caloge trône aujourd’hui dignement au sein d’un petit jardin où le bateau, transformé en gîte insolite, passe désormais sa retraite. Fonctionnelle et esthétique, depuis la décoration intérieure remarquable, jusqu’à l’aspect extérieur, la Caloge est l’hébergement la plus aboutie des écogîte Kastel Dinn et demeure unique en son genre.