Après plus de 200 années d’isolement, la population de l’île Pitcairn se bat pour sa survie et compte sur la création d’une réserve marine couvrant sa zone économique exclusive, soit 836 000 km2, pour développer le tourisme. En effet, les 50 habitants de Pitcairn, qui descendent en majorité des mutins du Bounty et de leurs femmes tahitiennes, dépendent à 95% des revenus du Royaume-Uni.
Selon l’organisation Global Ocean Legacy, les eaux insulaires de Pitcairn sont fréquentées par une faune nombreuse et variée, y compris des populations complexes de coraux durs et mous abritant des centaines d’espèces de poissons, dont deux espèces uniques au monde : le poisson-soldat et le poisson-papillon à piquants.
En 2012, une expédition scientifique pluridisciplinaire dirigée par National Geographic avait décrit l’environnement marin exceptionnel de Pitcairn, qui comprend notamment les récifs coralliens les plus profonds du monde et les eaux parmi les plus claires de la planète… et révélé l’existence d’espèces complètement nouvelles, de même qu’une abondance de prédateurs comme les requins.
Si l’intention de création de réserve est louable et s’inscrit dans le cadre d’un effort international visant à préserver la faune et la flore des océans, il faut toutefois rappeler les mesures similaires développées ces dernières années par les Etats océaniens de Kiribati et Tokelau, des îles Cook et de la Nouvelle-Calédonie, créant une surenchère d’annonces et passant outre les difficultés de gestion. À noter qu’en l’absence d’aéroport et de port à Pitcairn, la surveillance de la zone par avion ou bateau s’avère difficile.