Cap Requins 2 sera déployé cette semaine à Saint-Leu a annoncé le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion (CRPMEM). Des opérations de palangres horizontales de fond et de palangres verticales avec alerte de capture vont se dérouler le long du littoral de Saint-Leu qui devient ainsi la cinquième ville après Saint-Paul, l’Étang-Salé, Saint-Pierre, et Trois-Bassins à « bénéficier » du programme expérimental de pêche ciblée de requins côtiers. Dans ces quatre autres villes, l’abattage de squales a recommencé depuis le 4 janvier 2015. De gros squales, notamment des bouledogues, ont été récemment massacrés. Le CRPMEM appelle donc les usagers de la mer à la plus grande prudence et au respect des interdictions d’activités nautiques.
Cap Requin, « le plus scandaleux et grotesque des programmes de sécurisation des eaux réunionnaises »
Depuis 2011, plus de 3 millions d’euros ont déjà été distribués à quelques acteurs locaux pour « sécuriser » les eaux réunionnaises. Ces caricatures de programmes scientifiques, dont il est impossible d’obtenir les protocoles, ont été lourdement subventionnées.
D’après le collectif d’associations environnementales – ASPAS, Longitude 181, Vagues, Tendua, Requin intégration, Sea Shepherd France et Sauvegarde des requins – Cap Requin est le plus scandaleux et grotesque de ces programmes avec l’invention par le Comité Régional des Pêches des « drumlines effaroucheurs de requins ». Il s’agit de gros hameçons avec des appâts supposés faire peur aux requins, mais qui ont renforcé le risque en attirant les requins du large vers les zones balnéaires. Malgré les promesses faites concernant le « zéro risque pour les prises accessoires », des espèces non ciblées, et parfois menacées, sont tuées, sans aucun accès aux informations sur ces prises. La mise en danger est donc accentuée à la fois pour les humains et pour la biodiversité, le tout financé par l’argent public.
Par ailleurs, le collectif rappelle que bien que ce programme de pêche des requins ait été mis en place depuis janvier 2014, il y a toujours des accidents dont deux mortels en 2015 ! Cela prouve bien l’inefficacité et la dangerosité de ce programme !
Apprendre et respecter, le seul moyen de trouver une harmonie entre activité balnéaire et vie sauvage marine
Les associations mettent en garde les accidents de requins, qui sont de plus en plus médiatisés, et qui masquent les vrais dangers que l’on évoque à peine : rejets de déchets en mer, urbanisation, inefficacité des stations d’épuration qui attirent les requins-bouledogues près des côtes… Plus grave, le non-respect des règles de sécurité et de bon sens par certains usagers de la mer remettent en cause les mesures de précautions prises par les autorités.
D’après le collectif environnemental, pour diminuer le risque requin, les vraies solutions seraient d’une part, de ré-établir l’équilibre écologique et de renforcer la Réserve Marine à cette fin, et d’autre part, apprendre et accepter les règles de l’écosystème marin, comme on apprend les règles de la route et de la ville sous peine d’y être tué très rapidement !
Apprendre et respecter, le seul moyen de trouver une harmonie entre activité balnéaire et vie sauvage marine.