Cap requin : un programme onéreux, dangereux et irresponsable mis en place par le jeu de manoeuvres douteuses aux conséquences catastrophiques
Un trou de trois mètres avait été repéré au milieu des 626 mètres de filets anti-requins, installés depuis décembre à Boucan Canot pour protéger les baigneurs et surfeurs contre des attaques répétées.
Malgré les panneaux d’alerte, les drapeaux rouges et les messages d’alertes sur l’interdiction de toute activité nautique transmis durant la journée par les maîtres-nageurs-sauveteurs secouristes nautiques, un accident est malheureusement à nouveau survenu.
Suite à ce tragique accident, l’association Longitude 181 diffuse la tribune écrite par un collectif d’associations de l’île de la Réunion – Sauvegarde des Requins, Sea Shepherd Conservation Society, Aspas , Vague, Tendua, Fondation Brigitte Bardot, Requin Intégration – qui apporte un nouvel éclairage sur le programme Cap requins.
Le collectif se questionne sur la prétendue coopération du Comité des Pêches de la Réunion avec le Kwazulu Natal Shark Board réputé pour sa gestion exemplaire des attaques de requin en Afrique du Sud. Le comité des pêches de la Réunion prétend s’appuyer sur l’expertise et les conseils de l’organisme sud-africain pour cautionner la nécessité d’utiliser des lignes appâtées pour tuer des requins et limiter les accidents. Or après enquête, le Kwazulu Natal Shark Board confirme qu’aucune coopération officielle n’a été établie et qu’une simple visite du préfet réunionais a été enregistrée alors que le logo du Natal Shark Board figure sur de nombreux documents officiels de Cap requins…
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La zone minuscule la plus intensément appâtée et pêchée au monde, où des dizaines et des dizaines de requins ont été systématiquement tués dans un prétendu programme de sécurisation
Au-delà de cette «manœuvre qui a trompé l’Etat, les collectivités, les Réunionnais, et contribué à la mise en place d’un programme dangereux», le collectif demande des explications sur ce consternant programme.
Là où le Kwazulu Natal utilise une simple ligne avec un seul hameçon appâté d’un petit poisson maigre qui n’est pas remplacé avant 48 h, qu’il ait été consommé ou pas, on a appâté à tout va, utilisé des palangres de fond de trois kms de long, porteuses chacune de 25 hameçons, chargés d’appâts gras de plus d’un kg. On n’a fait ainsi qu’attirer encore plus de requins dangereux vers les plages… Il faut maintenant travailler sur des systèmes barrières efficaces, communiquer sur le danger de l’Océan, milieu naturel, respecter et faire respecter les interdits. Et il faut immédiatement arrêter cet appâtage insensé, criminel, mené sans contrôle ni caution, dont l’impact et la responsabilité dans les accidents doivent être évalués par une commission extérieure.