Un mix énergétique déjà très « décarboné »
La Suède est le quatrième plus grand pays de l’Union européenne (près de 450 000 km2) après le Danemark (en y incluant le Groenland), la France et l’Espagne. Avec environ 22 habitants au km2, elle bénéficie d’une très faible densité démographique et de ressources énergétiques exceptionnelles. Près de 65% de son territoire est notamment couvert de forêts et la biomasse est la principale source d’énergie du pays devant le pétrole lorsque l’on additionne sa consommation « directe » et sa contribution à la production d’électricité et de chaleur dans les réseaux urbains.
La Suède a entamé sa transition énergétique dès le premier choc pétrolier de 1973. La consommation de produits pétroliers dans ce pays a depuis été divisée par 2 grâce à l’électrification du pays et au fort développement des énergies renouvelables dans les réseaux de chaleur.
La production électrique de la Suède est « décarbonée » à près de 97%, essentiellement grâce aux énergies nucléaire (la Suède dispose d’un parc de 10 réacteurs) et hydraulique (plus de 2 000 centrales hydroélectriques). Les réseaux de chaleur sont pour leur part alimentés à près de 60% à partir de biomasse et ne dépendaient plus qu’à hauteur de 2,7% des produits pétroliers en 2013 (contre 98% en 1970).
Les transports, principal défi de la « décarbonation » suédoise
Si la Suède peut d’ores et déjà s’appuyer sur la bonne performance énergétique de son secteur des bâtiments, les transports sont à l’origine de 45% des émissions de CO2 du pays. La perspective d’éliminer les énergies fossiles des transports routiers d’ici à 2030 a été évoquée dans le passé. Du côté des négociateurs suédois à la COP21, on parle « plutôt d’une vision mais pas de cibles ». Une commission parlementaire discute actuellement des objectifs plus précis du pays pour qu’il puisse devenir l’un des premiers pays à se passer des énergies fossiles.