Le manque de nourriture est la plus grande menace pour les Ă©paulards rĂ©sidentes du Sud en danger critique d’extinction
La Coalition de pĂȘcheurs du sud de l’Ăle de Vancouver, la grande Ăźle cĂŽtiĂšre de Colombie-Britannique situĂ©e sur la cĂŽte Pacifique du Canada, a annoncĂ© la semaine derniĂšre que le ministĂšre canadien des PĂȘches et OcĂ©ans a donnĂ© le feu vert pour libĂ©rer des saumons dans la riviĂšre Sooke, Ă environ 15 miles Ă l’ouest de Victoria, en Colombie-Britannique.
Fort des fonds recueillis auprĂšs de donateurs privĂ©s et de de fondations telle que l’association d’observation des baleines du Pacifique (Pacific Whale Watch association), le groupe de pĂȘcheurs va pouvoir passer un contract avec une Ă©closerie gouvernementale de la cĂŽte Pacifique de l’Ăźle de Vancouver pour produire 200 000 jeunes poissons qui seront ensuite transportĂ©s par camion jusqu’Ă la riviĂšre Sooke et libĂ©rĂ©s au printemps prochain.
Le groupe de pĂȘcheurs a proposĂ© cette idĂ©e l’annĂ©e derniĂšre face Ă l’inaction du gouvernement canadien pour augmenter les stocks de saumon Chinook, proie prĂ©fĂ©rĂ©e des orques. Certaines populations de saumon Chinook sont rĂ©pertoriĂ©es dans la rĂ©gion comme menacĂ©es de disparition en vertu de la Loi amĂ©ricaine sur les espĂšces en voie d’extinction.
La population d’orques rĂ©sidentes du sud, qui a Ă©tĂ© Ă©galement rĂ©pertoriĂ©e comme en voie de disparition en 2005, a connu une baisse importante au cours des derniĂšres annĂ©es, principalement en raison de la pollution et du manque de nourriture.
Il faudra attendre trois ans avant que le premier lot de saumon ne retourne dans la riviĂšre Sooke en tant qu’adultes. Christopher Bos, prĂ©sident de la coalition des pĂȘcheurs, prĂ©dit que seuls 2 Ă 4 % des poissons relĂąchĂ©s reviendra dans la riviĂšre en tant qu’adultes.
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« La restauration des stocks de saumon sauvages chinook dans le fleuve Fraser [en Colombie-Britannique] est vraiment ce qu’il faut pour nourrir les orques »
Ken Balcomb, directeur du Centre pour la recherche des baleines sur l’Ăźle de San Juan, craint pourtant que le saumon d’Ă©closerie ne rivalise avec les poissons sauvages pour survivre.
« La restauration des stocks de saumon sauvages chinook dans le fleuve Fraser [en Colombie-Britannique] est vraiment ce qu’il faut pour nourrir les orques« , a dĂ©clarĂ© Balcomb. « En utilisant des systĂšmes fluviaux bien plus grands on pourrait obtenir des millions de poissons qui peuvent potentiellement nourrir les baleines. La riviĂšre Sooke leur donnera une petite collation de temps en temps« .
Michael Milstein, chargĂ© de relation pour le service national des pĂȘches des Etats-Unis, a dĂ©clarĂ©: « Nous pensons qu’il est tout aussi important, sinon plus, de se concentrer sur l’habitat du saumon sauvage. Cette solution apporterait une diffĂ©rence significative en termes de viabilitĂ© sur le long terme pour toute la gamme de saumons dont dĂ©pendent les orques du Sud.«Â
Cependant, Milstein a ajoutĂ©, « nous pensons que l’expĂ©rience demeure intĂ©ressante. MĂȘme si nous ne l’adoptons pas aujourd’hui, nous suivons de prĂšs l’expĂ©rience canadienne et ses rĂ©sultats« .
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