Un albatros meurt toutes les cinq minutes dans le monde Ă cause de la technique de la palangre qui est utilisĂ©e pour pĂȘcher des thons, des espadons et des requins. D’immenses lignes de pĂȘche pouvant mesurer jusqu’Ă 130 km de long et auxquelles sont fixĂ©s de trĂšs nombreux hameçons (jusqu’Ă 20 000 par ligne) sont traĂźnĂ©es Ă l’arriĂšre des navires attirant les oiseaux qui s’y accrochent et se noient.
La reproduction des albatros est trop lente pour leur permettre de compenser une surmortalitĂ© accidentelle. Leur maturitĂ© sexuelle tardive (5 ans, voire 10 Ă 12 ans) et leur fĂ©conditĂ© trĂšs faible (un seul Ćuf, et parfois seulement tous les cinq ans) expliquent que toute mortalitĂ© adulte impacte fortement la dynamique des populations.
Lâalbatros de Tristan et lâalbatros dâAmsterdam en danger d’extinction
Les albatros sont les oiseaux marins les plus grands du monde : lâalbatros hurleur atteint ainsi les 3,50 mĂštres dâenvergure ! Leur longĂ©vitĂ© est Ă©galement remarquable, puisquâils peuvent vivre jusquâĂ 80 ans. Ce sont aussi des navigateurs ailĂ©s hors pair : ils passent 90% de leur vie en mer oĂč ils peuvent atteindre des vitesses de pointe de 130 km/h et couvrir plus de 1 000 km en une journĂ©e.
On estime que, sur douze des quatorze espĂšces d’albatros recensĂ©es, des dizaines de milliers meurent chaque annĂ©e Ă cause de la pĂȘche Ă la palangre. Lâalbatros de Tristan et lâalbatros dâAmsterdam sont les deux espĂšces en « danger critique d’extinction ». Ce dernier ne se reproduit que sur lâĂźle du mĂȘme nom, dans les terres australes et antarctiques françaises (Taaf), Ă raison dâuniquement 25 Ă 30 couples installĂ©s chaque annĂ©e.
UN plan d’action pour sauver les albatros des Taaf
La France a une responsabilitĂ© de premier ordre et un rĂŽle majeur Ă jouer. CrĂ©Ă©e en 2006, la RĂ©serve naturelle des Taaf est un site de reproduction majeur pour de nombreuses espĂšces dâalbatros. Des mesures conservatoires ont Ă©galement Ă©tĂ© mises en place en haute mer par les Taaf, comme la pratique de la pĂȘche exclusivement de nuit (les albatros se nourrissant en journĂ©e), une rĂ©glementation stricte et un lien permanent avec les armateurs exploitant les zones concernĂ©es.
Ces efforts ont permis de mettre fin Ă la mortalitĂ© des albatros causĂ©e par la pĂȘche lĂ©gale dans les eaux françaises, mais, au delĂ , la menace reste entiĂšre.
Les Taaf, soutenues par le MinistĂšre de lâEcologie et en association avec la LPO, les scientifiques du CNRS de ChizĂ©, l’Institut polaire Paul Emile Victor (IPEV) et le Museum national d’histoire Naturelle (MNHN), les organismes de pĂȘche et les diffĂ©rentes administrations concernĂ©es, ont mis en place un plan national dâaction pour la conservation de lâalbatros dâAmsterdam.