Les îles du Pacifiques frappées de plein fouet par les conséquences du réchauffement global
Les îles du Pacifiques ne sont responsables que de 0,03% des émissions de carbone mondiales, mais en raison de leur contexte géographique et topologique, elles sont frappées de plein fouet par les conséquences du réchauffement global.
« Nous voulons que nos inquiétudes, nos souffrances, nos espoirs et nos propositions concrètes soient entendus par les négociateurs », ont indiqué les quinze pays et territoires du Pacifique Sud à l’issue du sommet Oceania 21, qui s’est tenu cette semaine à Nouméa.
Les dirigeants océaniens demandent un engagement « sincère, ambitieux, de long-terme et contraignant »
Dans une déclaration commune, dite « Déclaration de Lifou » qui appelle à « une révolution internationale dans la manière dont le monde fait face au changement climatique » et qui constitue la contribution de la région à la Cop 21, les dirigeants océaniens demandent un engagement « sincère, ambitieux, de long-terme et contraignant » sur un objectif de réchauffement limité « à moins de 2 degrés, voire 1,5 ».
Ils demandent aussi que la conférence de Paris leur permette un meilleurs accès aux fonds internationaux et la mise à disposition de crédits supplémentaires « pour soutenir les actions mises en place pour faire face au changement du climat ».
En contrepartie, les pays océaniens s’engagent à développer « des systèmes d’observation pour améliorer la surveillance et la gestion » de ces impacts et à élaborer « une plate-forme commune sur les connaissances traditionnelles », en lien avec la résilience aux aléas climatiques.
Les connaissances des « anciens » précieuses pour faire face au changement climatique
« Les populations du Pacifique vivent là depuis des millénaires, elles ont de tous temps connu des catastrophes naturelles et ont acquis un savoir-faire propre pour y faire face », a déclaré David Sheppard, directeur général du PROE (Programme régional océanien pour l’environnement).
Dans ces îles où les coutumes restent vivaces, les connaissances des « anciens » s’avèrent un élément précieux, intégré à la mise en place des politiques publiques.
« Aux îles Cook par exemple, depuis des milliers d’années, ils ont un système traditionnel pour protéger les stocks de poissons en limitant ou en interdisant les prises à certains moments de l’année », a également indiqué M.Sheppard.
L’architecture de l’habitat traditionnel est par ailleurs conçue pour résister aux cyclones alors que les scientifiques s’attendent à une augmentation du nombre de phénomène de catégorie 5 dans la zone.
En mars dernier, au Vanuatu, lors du passage du puissant cyclone Pam, qui a dévasté l’archipel, des habitants ont eu la vie sauve après s’être réfugiés dans les « nakamals ».
Ces maisons communes des tribus mélanésiennes possèdent des murs et un toit très bas, avec des poteaux fortement enfoncés dans le sol.