Quatre espèces de requins et neuf espèces de raies listées en annexe 2 pour limiter leur exploitation commerciale
C’est une victoire pour la République des Maldives (requin soyeux), le Sri Lanka (requins renards) et la République de Fidji (Raie Manta) qui ont soumis les propositions d’une meilleure protection pour le requin soyeux, le requin-renard et la raie diable des mers. La décision a été prise lors de la 17e conférence des parties de la Cites, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction qui a réuni 181 pays à Johannesburg du 24 septembre au 5 octobre 2016.
Le requin soyeux, le requin renard et la raie Manta sont particulièrement vulnérables à la surpêche, car leur croissance est lente, leur maturité tardive et ils n’ont généralement qu’un seul petit à la fois. Chacune de ces espèces fait l’objet d’un commerce international, présente un déclin des populations sauvages, a une distribution limitée et souffre de la dégradation de son habitat, de la mauvaise gestion et de la demande mondiale importante pour leurs parties et les produits qui en sont issus.
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La valeur du commerce annuel mondial des morceaux de requins et de raies approche le milliard de dollars
La Chine a officiellement banni la soupe d’ailerons de requins de tous ses dîners officiels mais ce plat reste très apprécié dans le pays, ainsi qu’à Singapour.
Les branchies des raies manta et diable, dont l’eau de cuisson est utilisée par les médecins traditionnels du sud de la Chine pour purifier le système sanguin, sont également très prisés, bien que leur efficacité n’ait cependant pas été prouvée scientifiquement.
Selon la Wildlife Conservation Society (WCS), les ventes de requins, de raies et de poissons chimères ont augmenté de 40% pendant la décennie qui s’est achevée en 2011. «La valeur du commerce annuel mondial des morceaux de requins et de raies approche le milliard de dollars. Les sociétés de pêche capturent chaque année 800 000 m3 de chacune de ces espèces», affirme une experte de WCS, Amie Brautigan.
C’est la première fois que le Pacifique a une aussi grande influence et qu’il est en mesure de protéger des espèces menacées
La classification de la raie diable des mers est le résultat d’une longue campagne menée par les Îles Fidji, soutenues par les Palau et les Samoa et cinquante autres pays. C’est la première fois que le Pacifique a une aussi grande influence et qu’il est en mesure de protéger des espèces menacées, des espèces emblématiques de ces région, qui font partie de leurs cultures et attirent nombres de plongeurs.
A noter que les demandes ont été approuvées à une large majorité : pour le requin soyeux, la proposition a été adoptée par 111 voix pour, 30 voix contre et 5 abstentions, pour le requin renard, 108 voix pour, 29 voix contre et 5 abstentions et enfin pour la raie Manta, 110 voix pour, 20 voix contre et 3 abstentions.