Le suivi global par satellite est un énorme enjeu : un poisson débarqué dans le monde sur cinq est issu de la pêche illégale
Les navires de pêche sont tenus de porter un transpondeur qui permet de suivre leurs mouvements et permet aux autorités de surveiller leur comportement. Mais les pêcheurs illégaux passent tout simplement à travers les mailles en disparaissant du système.
Une initiative britannique financée et développée par Satellite Applications Catapult (SAC) et les Pew Charitable Trusts, utilise les radars satellites pour suivre ces «cibles sombres». Au lieu de patrouiller aveuglément sur de vastes zones de l’océan, les garde-côtes peuvent dorénavant utiliser l’intelligence satellite pour cibler leur recherche.
« Nous ne pouvons pas placer un flic à chaque coin de récif 24 heures/24. Nous pourrons donc dorénavant vérifier la situation sur la zone avant de déplacer un bateau pour enquêter sur le terrain« , a déclaré Bradley Soule, analyste principal de la pêche pour la SAC. Le radar satellite est utilisé traditionnellement par des organismes militaires et de la police. Mais son coût a chuté de façon spectaculaire, donnant ainsi l’accès aux données aux entreprises privées.
Le suivi global par satellite représente un énorme enjeu : environ un poisson débarqué dans le monde sur cinq est pris illégalement.
Le suivi global par satellite facilite le processus de création des aires marines protégées (AMP)
Les vieilles excuses avancées pour contrer la création d’Aires Marines Protégées (AMP) incontrôlables si trop éloignées ou trop vastes sont désormais dépassées. Le suivi par satellite permet dorénavant de les contrôler ! Cet outil facilite donc le processus de création des AMP.
La technologie satellite va par exemple jouer un rôle dans la création de l’Aires Marines Protégées (AMP) de l’Ascension qui s’étend sur 234,291 km2. Une première étude de la zone marine autour de l’Ascension en utilisant des satellites a montré au moins huit bateaux qui avaient éteint leurs transpondeurs et qui se sont éventuellement livrés à des activité de pêche illégale.
L’interdiction annoncée par le gouvernement britannique de la pêche dans plus de la moitié des eaux territoriales de l’île (qui est un territoire d’outre-mer britannique) est considérée comme une «étape majeure» par Laffoley, auteur d’un rapport pour l’IUCN. Les eaux autour de l’Ascension faisaient partie de l’un des rares endroits où l’environnement marin n’a pas été irrémédiablement endommagés par la surpêche. Pourtant, ces dernières années, un déclin rapide des ressources hallieutiques y a été observé.
Si 2015 a été une année majeure pour la conservation marine, le but des 10% d’Aires Marines Protégées (AMP) est encore loin
En France métropolitaine, une station de réception d’images satellites, combinée à un centre opérationnel d’analyse, a été lancée à Brest, à la suite du système opéré dans les îles Kerguelen en 2004 et a permis d’éradiquer la pêche illégale dans cette région. Cette réussite confirmée par les scientifiques et les pêcheurs a contribué à ouvrir la voie au projet VIGISAT, opéré par CLS, opérateur du système Argos.
En 2015, une grande année pour la conservation marine, de grandes réserves ont été désignés à Palau, Île de Pâques, l’île Pitcairn et les îles Kermadec de Nouvelle-Zélande. La réserve de l’Ascension apporte la proportion totale des océans du monde protégées de la pêche à 2%. En 2002, le Sommet mondial sur le développement durable et la Convention sur la diversité biologique pays se sont engagés à atteindre 10% d’ici 2012.
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