Un site de reproduction majeur de rorquals d’Omura dĂ©couvert au large de la cĂŽte nord-ouest malgache
De 2007 Ă 2014, une Ă©quipe de biologistes marins a conduit plusieurs expĂ©ditions sur la cĂŽte nord-ouest de la Grande Ăle dans la rĂ©gion de Nosy-Be et de la pĂ©ninsule de Nosy Irania afin dâĂ©valuer les populations de cĂ©tacĂ©s. Ces biologistes ont eu la surprise de dĂ©couvrir une population de rorquals dâOmura jamais identifiĂ©e dans cette rĂ©gion et plutĂŽt connus par quelques spĂ©cimens Ă©chouĂ©s dans lâocĂ©an Indien ouest et le Pacifique est. Leurs travaux ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans la revue Royal Society Open Science.
Le rorqual dâOmura est une espĂšce de baleine identifiĂ©e en 2003 par trois chercheurs japonais et baptisĂ©e en lâhonneur du cĂ©tologiste nippon Hideo Omura. Cette baleine est assez petite, mesurant de 7 Ă 11 mĂštres (contre 30 mĂštres pour la baleine bleue).
Le rorqual d’Omura a pu ĂȘtre identifiĂ© par sa mĂąchoire droite blanche et sa gauche noire
«Nous prĂ©sentons, Ă notre connaissance, la premiĂšre Ă©tude gĂ©nĂ©tiquement confirmĂ©e de baleines dâOmura au nord-ouest Madagascar» confie Salvator Cerchio, chercheur spĂ©cialisĂ© au sein de la Wildlife Conservation Society (WCS) de New York, membre de lâexpĂ©dition. Les biologistes ont Ă©tĂ© les premiers surpris de leur dĂ©couverte. » Quand on a clairement vu que la mĂąchoire droite Ă©tait blanche et que la gauche Ă©tait noire, nous savions que nous avions affaire Ă eux.
Des prĂ©lĂšvements ont Ă©tĂ© effectuĂ©s sur 18 individus adultes. LâĂ©tude gĂ©nĂ©tique a permis dâĂ©tablir quâil sâagissait dâune petite population sĂ©dentaire. Lâobservation de quatre mĂšres avec des petits a montrĂ© que le site Ă©tait utilisĂ© pour la reproduction. Une nouvelle expĂ©dition conduite par Salvator Cerchio et des scientifiques de lâaquarium de Nouvelle-Angleterre, a trouvĂ© un Ă©norme groupe de rorqual dâOmura Ă Madagascar. Au total, ce sont 80 baleines qui se promenaient au large de lâĂźle, parmi lesquelles quelques duos mĂšre/baleineau qui avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© vus lâhiver dernier.
Durant leurs observations, les scientifiques ont pu rĂ©colter beaucoup dâinformations, notamment les sons que ces baleines Ă©mettent. «Elles chantent, ce qui est, en soi, une dĂ©couverte trĂšs exaltante. La chanson quâelles chantent est trĂšs simple mais intĂ©ressante», a dĂ©clarĂ© Salvatore Cerchio. Le fait que les chercheurs aient observĂ© plusieurs baleineaux est aussi un signe que câest, pour elles, un endroit de reproduction.