Une ßle généreuse avec une diversité de paysages marins
SituĂ© au cĆur de lâArc des Ăźles CaraĂŻbe, entre la Dominique au Nord et Sainte-Lucie au Sud, la Martinique mĂ©rite le dĂ©tour pour la diversitĂ© de ses paysages et la richesse de sa biodiversitĂ©. Elle peut ĂȘtre fiĂšre de son dĂ©veloppement Ă©conomique que dâautres Ă©tats insulaires de la zone jalousent. Facile dâaccĂšs grĂące Ă son aĂ©roport international, elle demeure nĂ©anmoins un peu Ă lâĂ©cart de certains circuits touristiques, faute dâouverture de ses lignes aĂ©riennes Ă la concurrence.
Les capacitĂ©s dâhĂ©bergement demeurent modestes, cependant quelques bonnes et mĂȘme certaines trĂšs bonnes structures permettent de se loger et dâapprĂ©cier pleinement ses charmes.
LâĂźle offre une variĂ©tĂ© impressionnante de paysages, tant au niveau terrestre que marin. Le littoral est plus sauvage au nord avec ses cĂŽtes escarpĂ©es et rocheuses qui plongent dans lâocĂ©an, tandis que le sud de lâĂźle prend des airs tropicaux avec ses magnifiques plages de sable blanc, ses baies, ses Ă©tangs et ses Ăźlets, qui offrent les conditions idĂ©ales pour de nombreuses activitĂ©s nautiques.
CĂŽtĂ© CaraĂŻbe, Ă lâOuest, lâĂźle possĂšde une cĂŽte sauvage et dĂ©coupĂ©e oĂč se niche une multitude dâanses aux fonds sablonneux, tandis que la cĂŽte Atlantique, Ă lâEst, offre une multitude dâĂźlets, oĂč rĂ©sident et migrent nombres dâoiseaux marins. Pas moins de 200 espĂšces y ont Ă©tĂ© observĂ©es. La visite de ces sites Ă la journĂ©e est un must pour les visiteurs de la Martinique.
Carrefour dâĂ©changes et de civilisations, la Martinique se distingue par sa population mĂ©tissĂ©e et accueillante et par la richesse de culture. Ă lâimage du crĂ©ole, la langue locale, les Martiniquais se sont forgĂ©s une identitĂ© haute en couleur et ont su prĂ©server leurs traditions.
De nombreux prestataires proposent aux visiteurs de dĂ©couvrir, de façon durable, les charmes du patrimoine culturel et naturel de lâĂźle. On peut nĂ©anmoins dĂ©plorer que les autoritĂ©s locales nâaient pas cru juger bon de mettre en place des rĂ©serves et aires marines protĂ©gĂ©es susceptibles de prĂ©server le capital naturel qui reprĂ©sente une part importante de la richesse de cette collectivitĂ©.
Un climat agréable au pays des Alizés
Variant entre 23 °C et 32 °C, la tempĂ©rature de la bande cĂŽtiĂšre est douce toute lâannĂ©e avec une moyenne de 27 °C. Les tempĂ©ratures sont sensiblement infĂ©rieures dans les parties montagneuses de lâĂźle.
On peut distinguer deux pĂ©riodes climatiques diffĂ©rentes : la plus sĂšche sâĂ©tend de fin novembre Ă mai ; câest aussi la pĂ©riode un peu plus fraĂźche pendant laquelle le risque cyclonique est Ă priori inexistant ; lâautre pĂ©riode est plus chaude et Ă©galement plus humide durant le reste de lâannĂ©e.
BercĂ©e par les AlizĂ©s durant une grande partie de lâannĂ©e, la Martinique est trĂšs prisĂ©e par les touristes venant de rĂ©gions fraĂźches qui apprĂ©cient la sensation de cette chaleur agrĂ©ablement ventĂ©e. Avec une force moyenne dâenvirons 20 nĆuds, ce vent permet par ailleurs la pratique de nombreux sports nautiques. Les AlizĂ©s sont Ă©galement prĂ©cieux pour les visiteurs adeptes de voile pour visiter lâĂźle en bateau ou programmer un dĂ©placement vers les Ăźles voisines de lâArc CaraĂŻbe.
Une politique de protection de la nature en cours
Avec plus de 22 000 hectares dâespaces naturels protĂ©gĂ©s, la Martinique offre une variĂ©tĂ© de paysages. ChoquĂ©e par diverses affaires environnementales trĂšs dĂ©licates apparues ces derniĂšres annĂ©es (usage intensif de pesticides et consommation importante dâeau pour la culture de la banane, assainissement collectif en mauvais Ă©tat, industrie agroalimentaire extrĂȘmement polluante…) la population locale a dĂ©cidĂ© par le biais de ses Ă©lus et associations de prendre en charge de nombreux dossiers afin de prĂ©server les espaces sensibles, dont les forĂȘts et les zones littorales ainsi que la biodiversitĂ©.
ĂquipĂ©s et entretenus, les sentiers de plusieurs zones littorales permettent dorĂ©navant en toute sĂ©curitĂ©, lâaccĂšs, la dĂ©couverte et la protection de plusieurs zones maritimes. De vastes espaces sont Ă©galement protĂ©gĂ©s grĂące Ă la mise en place de rĂ©serves comme celle de La Caravelle sur la cĂŽte Atlantique qui est incontournable. Il est nĂ©anmoins regrettable que les surfaces maritimes adjacentes ne deviennent pas des rĂ©serves Ă part entiĂšre avec une gestion adĂ©quate similaire Ă celle adoptĂ©e par dâautres Ă©tats insulaires. Un rapport rĂ©cent de lâACP-EU (programme dâappui aux industries culturelles des Ătats dâAfrique, des CaraĂŻbes et du Pacifique financĂ© par la Commission europĂ©enne) insiste sur la valeur du patrimoine que reprĂ©sente lâenvironnement cĂŽtier et maritime. En Martinique, 55 km2 de rĂ©cif corallien, 50 km2 dâherbier et 20 km2 de mangrove gĂ©nĂšrent des biens et services pour un revenu estimĂ© Ă hauteur de 250 millions dâeuros (Failler and al.2010). Les activitĂ©s liĂ©es Ă ces Ă©cosystĂšmes telles que le kayak, la plongĂ©e, la randonnĂ©e palmĂ©e, les circuits bateaux ou la pĂȘche loisir sont donc essentielles pour assurer le dĂ©veloppement du tourisme. Ce revenu intĂšgre Ă©galement le prĂ©lĂšvement direct au sein de la ressource, dâoĂč la nĂ©cessitĂ© de sa gestion sans compromis sous contrĂŽle des autoritĂ©s locales.
De nombreux opĂ©rateurs locaux et rĂ©sidents attendent avec impatience lâouverture des premiĂšres rĂ©serves marines et aires marines protĂ©gĂ©es. La crĂ©ation dâun parc naturel marin est programmĂ©e en Martinique par le ministĂšre français de lâEnvironnement. Selon lâUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN), certaines ressources marines comme les langoustes, oursins blancs ou lambis sont surexploitĂ©es en Martinique malgrĂ© les restrictions de pĂȘche tandis que le braconnage de tortues perdure et que les rĂ©cifs coralliens se dĂ©gradent. Un parc marin permettrait Ă la fois de crĂ©er des rĂ©serves halieutiques interdites Ă la pĂȘche tout en mettant en place des plans de restauration des espĂšces et des habitats menacĂ©s.
Courses de Yoles, embarcation traditionnelle de lâĂźle
On notera avec plaisir les courses de Yoles qui sont rĂ©guliĂšrement organisĂ©es en diffĂ©rents points de lâĂle.
La Yole vient du mot norvĂ©gien « jol » qui veut dire « canot ». Cette embarcation dâorigine ancienne Ă©tait utilisĂ©e autrefois par les pĂȘcheurs. Elle sâappelait alors Gommier du nom de lâarbre qui servait Ă sa construction. Les pĂȘcheurs aimaient Ă se confronter lors de leurs trajets vers les lieux de pĂȘche. Puis des confrontations furent organisĂ©es entre diffĂ©rents bourgs de lâĂźle.
Aujourdâhui les yoles dĂ©passent les neuf mĂštres de long. Elles sont trĂšs effilĂ©es, Ă©lĂ©gantes, de faible tirant dâeau. La surface de voilure, qui peut atteindre 40 m2, est trĂšs importante, ce qui rend lâembarcation instable Ă moins de placer les compĂ©titeurs au rappel sur de longues perches au-dessus de la mer. Il existe deux types de grĂ©ement Ă un ou deux mĂąts. Les Ă©quipages comptent 6 hommes pour les Yoles Ă un mĂąt et jusquâĂ onze personnes pour celles Ă deux mĂąts. Polyvalents, les Ă©quipiers se rĂ©partissent les tĂąches habituelles inhĂ©rentes Ă ce type de voilier : la barre, la tactique, la manĆuvre des Ă©coutes et le rappel.
La plus prestigieuse des diffĂ©rentes rĂ©gates organisĂ©es demeure incontestablement le tour de La Martinique qui se dĂ©roule en 7 Ă©tapes plus un prologue. Cette course, qui se dĂ©roule en aoĂ»t, offre un spectacle unique aux touristes. Le spectacle de ces Ă©lĂ©gantes embarcations dont les voiles aux couleurs chatoyantes se dĂ©tachent sur lâĂ©meraude des eaux tropicales mĂ©rite le dĂ©tour. Les vitesses des embarcations sont remarquables et lâon comprend tout de suite que ce sont de vrais sportifs qui gĂšrent la navigation. On ne trouve dâailleurs plus que des quasi professionnels Ă bord alors mĂȘme que de nombreuses marques commerciales sponsorisent presque la totalitĂ© des bateaux.
Ces journĂ©es de course reprĂ©sentent en plus une excellente occasion de goĂ»ter Ă lâambiance festive martiniquaise grĂące aux diffĂ©rentes animations proposĂ©es. Musique, restauration, grillades, dĂ©gustation de punchs sont autant dâingrĂ©dients infaillibles pour passer de bonnes soirĂ©es en apprĂ©ciant la bonne humeur communicative des Martiniquais.
La Martinique ou lâĂźle fleurie
La Martinique fut dĂ©couverte en 1502 par Christophe Colomb et fut longtemps appelĂ©e Jouanacaera Matinino. Jouanacaera qui signifie « lâĂźle aux iguanes » serait le nom donnĂ© par les anciens CaribĂ©ens. Le nom se transforma par la suite en Madinina, qui veut dire « Ăźle aux Fleurs ». Un surnom trĂšs utilisĂ© encore aujourdâhui, qui reflĂšte bien la rĂ©alitĂ© florale de lâĂźle. Les visiteurs tombent dâailleurs rapidement sous le charme de sa vĂ©gĂ©tation exubĂ©rante et colorĂ©e.