La présence des tortues marines est cruciale pour le bon équilibre des écosystÚmes marins mahorais
La prĂ©sence des tortues est prĂ©cieuse pour l’environnement dont elle participe au bon Ă©quilibre d’aprĂšs Katia Ballorain, chargĂ©e de mission mĂ©gafaune marine au sein du parc naturel marin de Mayotte, qui en explique les raisons.
« Les bĂ©bĂ©s tortues font partie intĂ©grante de la chaĂźne alimentaire des eaux mahoraises et constituent des proies importantes pour nombres de poissons et oiseaux marins. En se nourrissant sur les herbiers de phanĂ©rogames marines, les tortues vertes agissent quant Ă elles comme de vĂ©ritables paysagistes en stimulant leur croissance. Ces herbiers retiennent le sĂ©diment qui vient de la terre et Ă©vitent ainsi l’envasement et la destruction du rĂ©cif adjacent, et permettent ainsi la survie de toutes les espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales associĂ©es au rĂ©cif corallien.«Â
Si les tortues marines jouent un rĂŽle crucial pour l’environnement de Mayotte, elles reprĂ©sente Ă©galement un capital naturel inestimable pour le dĂ©veloppement d’activitĂ©s Ă©cotouristiques en attirant nombres de plongeurs, snorkeleurs et autres voyageurs en quĂȘte d’observation animale.
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Le braconnage des tortues marines est une rĂ©elle menace Ă l’mage du dĂ©clin des dugongs causĂ© par la surpĂȘche
Malheureusement, le braconnage de ces deux espĂšces de tortues marines emblĂ©matiques de Mayotte sĂ©vit dans tout le dĂ©partement. D’aprĂšs le rĂ©seau dâĂ©chouage mahorais des mammifĂšres marins et tortues marines(REMMAT, prĂšs de 300 tortues ont Ă©tĂ© braconnĂ©es en 2015, soit au moins 10% des tortues prĂ©sentes sur l’Ăźle chaque annĂ©e. Un flĂ©au qui n’est pas sans rappeler la disparition progressive du dugong surpĂȘchĂ© dans tout le dĂ©partement.
Le dugong est protĂ©gĂ© depuis 1995 et depuis 1997 lâutilisation du filet est rĂ©glementĂ©e dans le lagon de Mayotte. MalgrĂ© ces mesures de protection, quelques captures accidentelles de dugongs ont Ă©tĂ© recensĂ©es au cours de ces 10 derniĂšres annĂ©es et suffisent Ă menacer la population Ă trĂšs court terme. Viennent sây ajouter dâautres pressions humaines qui se dĂ©veloppent : la dĂ©gradation des herbiers de phanĂ©rogames marines dont le dugong se nourrit, la pollution acoustique ainsi que la dĂ©gradation de la qualitĂ© des eaux cĂŽtiĂšres.
Pour lutter contre le braconnage, le parc marin, et la brigade nature, le conseil dĂ©partemental, le service des douanes coordonnent leurs actions de contrĂŽle sur le terrain. Depuis 16 ans, la loi interdit la capture, la mutilation et la perturbation intentionnelle des tortues vertes et imbriquĂ©es mais Ă©galement la destruction et dĂ©gradation de leurs habitats ou encore le prĂ©lĂšvement de leurs oeufs. Les peines encourues s’Ă©lĂšvent Ă un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amendes (article L415-3 du code de lâenvironnement).