Une course aux hydrocarbures est lancée en Méditerranée depuis 10 ans avec des centaines de plateformes à la clef
L’évolution des technologies rend les activités offshore plus accessibles – les forages se font de plus en plus loin et de de plus en plus profond – favorisant ainsi la découverte de plusieurs gisements en mer Méditerranée.
Les contrats de prospection pétrolière et gazière en mer se sont multipliés au cours des dernières années en Méditerranée, couvrant près de la moitié de l’ensemble du bassin mai 2015. D’après WWF, la production de pétrole en mer pourrait augmenter de 60% entre 2010 et 2020 au niveau régional méditerranéen, passant de 0,7 millions de barils par jour (mbj) à 1,12 mbj.
L’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Égypte, la Lybie, le Maroc, l’Algérie, Israël et la Tunisie ont décidé d’exploiter les hydrocarbures qui va leur permettre d’être plus indépendant au niveau énergétique et géopolitique.
Si ces nouvelles exploitations sont forcément bénéfiques pour l’économie des pays exploitant, elles n’en sont pas moins nocives pour la Méditerranée dont l’état de santé environnemental est déjà si fragilisé.
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La Méditerranée présente une topographie semi-fermée qui intensifie la concentration de la pollution et une activité sismique dangereuse pour les plateformes
Il a été prouvé que les ondes utilisées pour la prospection impactent les cétacés et sont parfois à l’origine d’échouage, tandis que la pollution sonore et lumineuse des plateformes perturbent les animaux sédentarisés qui migrent alors vers d’autres milieux plus calmes. Enfin, les eaux sont polluées par les divers rejets relatifs au fonctionnement normal d’une plateforme ou conséquences d’accidents mineurs.
Pour couronner le dossier, la Méditerranée présente des caractéristiques aggravantes qui accentuent encore ces nuisances. En raison de sa topographie semi-fermée, la concentration de substances polluantes reste en effet élevée. De plus, l’activité sismique soutenue dans certaines régions, ainsi que la force des évènements météorologiques constituent des facteurs de risque supplémentaires qui peuvent fragiliser les plateformes, majorer un accident ou rendre plus difficiles les manœuvres de réaction à la catastrophe.