2015 devait marquer la fin des microplastiques par les grandes marques : Greenpeace pointe du doigt les mauvais élèves
Un rapport récent de Greenpeace qui a sondé les 30 plus grandes compagnies de cosmétique du monde constate que même celles qui se sont le plus engagées pour éradiquer les microbilles de leurs produits sont encore loin de la norme jugée acceptable.
Nombre de produits cosmétiques et de gommages, visage ou corps, doivent leur pouvoir exfoliant et autres anti-ride à des microbilles de plastique, de polyéthylène plus exactement. Mais si ces petites billes semblent nous font la peau douce, elles se retrouvent pourtant à terme dans les mers et océans, où elles ne sont pas biodégradées, et sont ingérées par les animaux marins, intégrant ainsi la chaîne alimentaire. Les toxines et nanoparticules libérées par ces microbilles ont des effets indésirables sur certains organismes marins, comme les moules. Du fait de leur très petite taille et extrême flottabilité, elles échappent aux traitements des eaux usées et les systèmes de filtrage n’étant pas adaptés, elles sont aujourd’hui très nombreuses dans l’océan, jusqu’à dépasser les quantités de plancton.
Si nombre de compagnies suppriment les microbilles de leurs produits exfoliants, elles peinent à l’appliquer aux autres produits
La pression des ONGs – Plastic Soup Foundation, Greenpeace, Surfrider, Marine Conservation Society, Seas at Risk entre autres – avait pourtant porté ses fruits fin 2012. Unilever annonçait alors l’arrêt de l’utilisation de microbilles de plastique dans ses produits cosmétiques d’ici à 2015, de même que Body Shop, Beiersdorf et Colgate-Palmolive. Or ce dernier, par exemple, d’après le rapport de Greenpeace, n’applique l’engagement qu’aux produits utilisés pour l’exfoliant et le nettoyage, alors que les microbilles continuent d’être utilisées pourles produits hydratants, le maquillage, baumes à lèvres, mousses à raser et autres produits.
L’une des sociétés les moins bien classées, Estée Lauder, a avancé qu’elle « est actuellement dans le processus d’élimination des microbilles exfoliantes en plastique dans nombre de ces produits qui en contiennent » et pourtant Greenpeace pointe que l’engagement de l’entreprise est trop faible, en ne s’appliquant encore une fois qu’aux microbilles utilisées pour les exfoliants, et en ne fixant aucune échéance.
Marine Conservation Society et les autres ONG réclament leur disparition totale et une interdiction légale en soulignant que si la plupart des déchets en mer sont difficiles à combattre, les microplastiques ajoutés aux produits de grande consommation peuvent être plus facilement supprimées, selon la bonne volonté des compagnies de cosmétique.
Une pétition signée par plus de 300 000 personnes demandant une interdiction au Royaume-Uni a été remise au Premier ministre en juin dernier tandis qu’une loi américaine interdisant les microbilles a été adoptée à la fin de 2015.