Les pratiques de ray feeding de masse et celles dite « d’amateur » sont considérées comme les plus potentiellement dangereuses
L’élévation du nombre de requins est nette sur les sites autorisés de ray feeding et entraîne un risque accru d’accidents. Tel est le constat observé par l’association Observatoire des requins de Polynésie (ORP) qui a mené une étude d’impact du ray feeding sur les requins pointes noires, Carcharhinus melanopterus. Présentée au conseil des ministres du 14 décembre 2015, l’étude servira à poser les bases d’un encadrement des activités de nourrissage de raies et des oiseaux.
Sur sept jours d’observation (cinq en juillet et deux en août) sur le fameux site de Tiahura, à Moorea, 57 pointes noires différents ont été observés, soit 31 femelles et 26 mâles. Durant ces sept jours, 2 418 personnes sont passées sur le banc de sable ! Elles étaient au maximum 433 par jour. « Pas moins de 109 prestataires ont fait transiter ces visiteurs, dont 77% utilisaient des appâts (sardines, thon, calamars, poissons du lagon…). Logiquement, plus le nombre de visiteurs, de prestataires et l’agitation qui en découle augmentent, plus le nombre de requins augmente, mais il en va de même pour leur nervosité » rapporte Nicolas Buray, auteur de l’étude.
Une pratique raisonnée du ray feeding paraît envisageable, à condition de la réglementer
D’après l’étude, le type de pratique de ray feeding joue un rôle important. Les pratiques de ray feeding de masse et celles dite « d’amateur » sont considérées comme les plus potentiellement dangereuses. Non encadrées, elles provoquent inévitablement une certaine frénésie, accroissant la turbidité de l’eau et contribuent à augmenter « le risque de confusion pour le requin qui ne se fie plus qu’à son odorat. Le risque d’accident est considéré comme important ».
D’après le rapport, le risque d’accident est difficile à évaluer. « Cependant, une méthodologie non adaptée restera la cause principale d’éventuelles morsures, sans compter les dérives que l’excitation peut procurer, en particulier chez les usagers qui ne sont pas encadrés par des professionnels. » Une pratique raisonnée du ray feeding paraît envisageable, à condition de la réglementer.