Le DOC, pionnier de la restauration écologique des îles, gère un tiers de la superficie totale de la Nouvelle-Zélande
Depuis le début des années 1990, la Nouvelle-Zélande a concrètement inclus la protection de l’environnement dans les objectifs de sa politique. Premier ministre du pays de 1999 à 2008, Helen Clark, parti travailliste, s’est notamment distinguée pour son engagement environnemental en accordant la priorité à la protection de la biodiversité.
Créé en 1987, le DOC (department of conservation) gère la plupart des terres de la couronne de la Nouvelle-Zélande, équivalentes à près d’un tiers de la superficie totale du pays ! Ces zones protégées comprennent 14 parcs nationaux, des réserves marines, près de 4000 réserves, des rivières, des forêts, certaines côtes, plusieurs centaines de zones humides et de nombreuses îles. Des zones protégées qui atteignent aujourd’hui 32% de la surface du territoire terrestre et 7,5% du maritime. Selon le rapport de l’OECD « environmental performance reviews 2010 », c’est l’un des meilleurs taux des pays de l’OCDE. Le pays joue un rôle prééminent et reconnu au niveau international dans le domaine de la gestion des parcs et des zones protégées. Le DOC est d’ailleurs pionnier au niveau de la restauration écologique des îles qui consiste à éradiquer les espèces introduites (chats, rats, chèvres, furets…) et à réintroduire des espèces natives.
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Le DOC ne compte plus que 637 garde-forestiers, dont le nombre a chuté de 20% en 7 ans
Pourtant, malgré le retour des kea, tieke et autres Kakapo jadis au bord de l’extinction, une espèce d’un autre genre ô combien indispensable au bon équilibre de l’environnement kiwi est aujourd’hui menacée. Les rangers du DOC sont en voie de raréfaction, leur nombre ayant diminué de 20% au cours des sept dernières années.
Cette baisse a déjà eu des conséquences inquiétantes au niveau des actions du DOC qui a échoué sur cinq des dix mesures de lutte contre les espèces invasives et les mauvaises herbes.
Le déclin des espèces endémiques est un gros problème pour la Nouvelle-Zélande. En plus de présenter un risque pour la survie à long terme de la flore et faune endémiques, la crise de la biodiversité menace aussi sérieusement la réputation de la destination « 100% verte « . Les visiteurs qui se rendent en NZ viennent y chercher une vraie rencontre avec la nature dont la pureté originelle est si souvent vantée.
Avec seulement 637 gardes forestiers sur le terrain, le DOC peine à poursuivre efficacement sa politique de restauration et protection du patrimoine naturel néo-zélandais. Les rangers sont menacés par les coupures budgétaires chroniques du DOC suivies d’une « restructuration » sévère qui a entraîné une certaine perte d’expertise et de performance.
En 2009, le budget du DOC a été réduit de 46 millions de $. En 2013, il a enregistré une perte supplémentaire de plus de 8,7 millions $. Cette année, un expert indépendant a constaté qu’il a perdu 41,8 millions $ en financement.
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