Ouessant Subaqua, 20 ans d’expérience dans les fonds marins ouessantins
C’est le centre de plongée français le plus à l’Ouest et assurément l’un des plus sportifs !
Les immersions dans ces zones de haut-fond mythiques, hérissées d’écueils, traversées par des courants impétueux et battues par des vents enragés, ne s’adressent pas aux plongeurs d’eau douce et ne s’improvisent pas. Fort de sa riche expérience dans les eaux tourmentées d’Iroise, Paul Marec, le responsable du centre, garantit des plongées passionnantes en toute sécurité. D’abord plongeur loisir dans ce club lancé en 1991 par deux jeunes, Paul Marec en a ensuite pris les rênes, assurant ainsi la survie de la structure. Si cela fait 20 ans qu’il plonge autour de l’île, le moniteur ne se lasse toujours pas de faire partager ses connaissances aux plongeurs curieux et passionnés. Aujourd’hui, le centre ouvre ses portes d’avril à fin novembre et accueille chaque année près de 600 plongeurs.
Des fonds variés et une biodiversité unique
Ouessant est un bloc rocheux avec des parois abruptes continuellement assaillies par les flots de l’Iroise. Située sur des fonds de plus de 50 mètres à la frontière de l’Atlantique et de la Manche, l’île est entourée par un mélange de deux eaux et bénéficie également de remontées d’eaux profondes. Avec de telles caractéristiques géographiques et géologiques, les plongeurs ne s’étonnent pas de trouver des fonds marins singuliers.
Ouessant bénéficie d’une bonne visibilité et de nombreuses espèces marines endémiques
Tout d’abord, ils sont agréablement surpris par la clarté des fonds et la bonne visibilité dues en partie aux courants très forts et au brassage des eaux. La grande biodiversité et la différence de tailles de certaines espèces sont également l’une des conséquences de la conjugaison de ces phénomènes. Les laminaires en sont la preuve la plus évidente : une différence de 10 m est constatée au niveau de la hauteur de la couche d’eau où elles sont implantées par rapport aux autres sites de la région. Si l’espèce rare la plus connue à Ouessant est le corail arborescent jaune (dendrophyllia cornigera), il est fréquent de rencontrer plusieurs espèces peu ou pas observées dans les eaux de Bretagne Nord.
Une approche durable et respectueuse du milieu marin
Étant située aux premières loges d’un site offrant une biodiversité aussi riche et unique, l’équipe du centre Ouessant Subaqua a décidé de s’investir dans une démarche scientifique rigoureuse pour inventorier zone par zone le plus de sites possible et établir ainsi les premières cartographies des fonds marins d’Ouessant.
Le club fonctionne en autarcie et n’a volontairement aucun lien avec d’autres organismes scientifiques. Les missions scientifiques sont assurées par des plongeurs passionnés qui séjournent sur l’île durant leurs vacances. La journée commence tôt devant un tableau noir où sont inscrites les instructions précisant la mission de chacun : observer tel piton, à telle profondeur et à telle orientation… Chaque coéquipier est chargé de noter ses observations sur une plaquette immergeable et d’illustrer les données par des photos…
Une équipe et des bénévoles passionnés de plongée
Le débriefing qui se déroule dans salle de cours du centre est impressionnant. Chacun fait son compte rendu et il arrive parfois que l’après-midi entier y soit consacré. Les photos défilent en diaporama accompagnées de commentaires qui permettent à chacun, en fonction de son niveau de connaissance en biologie, d’affûter son regard de plongeur : spirographes, comatules, gobies léopard, oursins, araignées, gorgones blanches, anémones encroûtantes jaunes, éponges pinceau ou cratère, bars, lieus et vieilles par centaines…
Les images témoignent de la concentration exceptionnelle de la faune et de la flore tout autour de l’île. Loin de se contenter d’identifier les espèces rencontrées, chaque palanquée cherche au cours de l’exploration à relever la topographie du site et à repérer les associations d’espèces de façon à décrire avec exactitude les paysages typiques des récifs ouessantins.
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À la découverte des épaves d’Ouessant
Exposés à des vents et courants très violents, souvent entourés de brume et hérissés d’écueils, les abords d’Ouessant ont été le théâtre de nombreux naufrages ; d’où le proverbe « qui voit Ouessant voit son sang »… Avant la construction des premiers phares, les fréquents naufrages ont marqué l’histoire de l’île et de ses habitants dont certains se sont illustrés par le sauvetage de passagers.
Aujourd’hui, les plongeurs viennent de loin pour découvrir dans les eaux claires de l’île les épaves du Peter Sif, de l’île d’Ouessant, du Teucer ou encore du Vesper… Au total, pas moins de 50 naufrages sont répertoriés et 25 épaves contemporaines sont visitées par les aquanautes… L’équipe de Ouessant Subaqua se fait un plaisir de vous raconter l’histoire de chacune d’entre elles. Certaines se sont brisées sur les roches tandis que d’autres sont posées sur un fond sableux. Au-delà de la découverte de l’épave, les plongeurs s’émerveillent devant la faune et flore qui les ont colonisé, créant un ensemble coloré des plus harmonieux.
Au cours de recherches de nouveaux sites, Paul Marec a découvert les vestiges d’une épave du 17e ou du 18e siècle et a trouvé deux ancres de fer, six canons ainsi que de nombreuses briquettes coincées dans une faille. L’épave a été déclarée aux affaires maritimes de Brest et au DRASSM. Une expertise permettra peut-être de révéler une nouvelle page de l’histoire maritime ouessantine…
Les plus célèbres naufrages à Ouessant
Le Drummond Castle
Ce paquebot anglais sombra au large de Molène le 16 juin 1896. Deux matelots et un passager seulement survécurent. Afin de remercier les Ouessantins pour leur rôle de sauveteurs, la reine Victoria leur offrit le clocher de l’église alors en cours de construction.
Le Vesper
Le naufrage de ce petit steamer anglais en 1903 donna l’occasion à l’héroïne Ouessantine Rose Héré de s’illustrer par le sauvetage de quatorze hommes d’équipage.
Le Martin Gust
Ce voilier scandinave s’est échoué en 1918 à marée montante sur la pointe de Pern après avoir démâté. Il transportait une grosse cargaison de rhum qui fit le bonheur des Ouessantins pendant plusieurs mois.
Le Georgios
Ce vapeur grec a échoué en janvier 1918, et repose aujourd’hui sur un fond de 15 à 20 mètres.
L’Ile d’Ouessant
Cette épave repose sur le sable blanc de la baie de Lampaul à 45 mètres de profondeur. Alors qu’il approche le phare de La Jument le 6 juin 1924 et que la météo est favorable, le bateau est emporté par une lame et jeté sur une roche. Les 40 passagers et les 7 membres d’équipage s’en sortent tous grâce au sauvetage de l’Eugène Potron, le vapeur des phares et Balises.
Le Mykonos
Ce cargo grec a coulé en 1935 dans une des anses de l’île. Il transportait à son bord des béliers blancs grâce auxquels les Ouessantins doivent leurs fameux moutons noirs, une espèce unique au monde.
Le Volonta
Ce cargo italien a échoué en 1955. Son épave est couchée sur son flanc bâbord sur un fond de 17 mètres. Éventrée en raison des courants et de la faible profondeur, elle est fréquentée par nombre de tacauds et de lieus.