Près de 5000 baleines à bosse recensées dans le Pacifique sud 40 ans après l’arrêt de la chasse commerciale
Un modèle pour mesurer la variation de l’abondance des baleines à bosse (megaptera novaeangliae), suite à leur chasse au XXe siècle, a été conçu par le comité scientifique de la commission baleinière internationale. Les recherches ont permis de conclure que plus de 14 000 baleines à bosse évoluaient en Océanie avant l’épisode de chasse intensive qui a duré 40 ans. D’après ce comité, cette population de cétacés a frôlé l’extinction en 1996 alors qu’il ne restait plus qu’1% de la population totale, soit donc 140!
Depuis, les populations de baleines à bosse augmentent progressivement grâce au régime de protection dont elles bénéficient dans les eaux océaniennes. Si les scientifiques en recensent près de 5 000 dans les eaux du Pacifique Sud, elles n’en sont pas moins toujours considérés comme des espèces en danger et il faut rester vigilant sur leur protection et notamment au niveau du réchauffement global des océans.
La hausse des températures modifie les sources d’alimentation et les cycles migratoires des baleines qui deviennent de plus en plus longs et épuisants
« Le changement climatique affecte les baleines« , confirme Cristina Castro, une biologiste équatorienne. La hausse des températures modifie leurs sources d’alimentation et leurs cycles migratoires – qui deviennent de plus en plus longs et épuisants.
Le réchauffement de la planète réduit la quantité de krill, base de l’alimentation des baleines, dans les zones polaires où ces mammifères en ingèrent plusieurs tonnes par jour afin d’engraisser avant d’entreprendre leur migration. Pour Mariano Sironi, spécialiste argentin, la diminution du krill implique effectivement moins de naissances de baleineaux. « Cela peut aussi affecter la capacité de survie des petits« , souligne-t-il.
Alors que les scientifiques s’attendaient à observer une saison des baleines retardée, les premières baleines à bosse sont arrivées dans les îles de Polynésie française aux mêmes dates que tous les ans.
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Les plaisanciers appelés à mieux respecter une approche respectueuse des baleines à bosse en Polynésie française
« Ce sont surtout les femelles que l’on voit se rapprocher pour mettre bas et les mâles qui les suivent pour ensuite essayer de s’accoupler avec elle » précise Agnès Benet, biologiste marin à la tête de l’association Mata Tohora mandatée pour la cinquième année par le ministère en charge de l’environnement de Polynésie française pour sensibiliser les personnes sur l’eau à respecter les consignes.
Comme chaque année, les centres de plongée et les plaisanciers se précipiteront dès le mois d’août derrière le récif pour observer ces fascinantes créatures. Mata Tohora est mobilisée sur le plan d’eau pour veiller aux abus et approches irrespectueuses et au respect des consignes.
Après quatre ans d’information, l’an dernier, une étape a été franchie. « Durant toute la saison, notre philosophie c’est la sensibilisation. Mais, si au bout de quatre mois, nous constatons que les mêmes personnes font toujours les mêmes approches irrespectueuses, en fin de saison, nous avons des faits, des signalements au procureur.«
Des règles d’approche dictées par le Code de l’Environnement sont disponibles sur le site de Mata Tohora. Les plaisanciers, particuliers comme skippers de centre de plongée ou de compagnie de whale-watching, sont invités à les consulter avant les sorties en mer afin de profiter pleinement des rencontres sans les déranger.
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