Le Saint-Laurent est l’un des fleuves les plus importants d’Amérique du Nord. Il prend sa source dans le lac Ontario coule en direction du nord-est jusqu’à Montreal et Québec pour aller se jeter le Golfe du Saint-Laurent puis dans l’Atlantique. Le fleuve passe ainsi d’environ 44° de latitude Nord près de Kingston à 50° de latitude Nord près de Sept-Îles.
Sur le plan géologique, le Saint-Laurent est un fleuve jeune, dont le lit correspond à une brèche profonde dans l’écorce terrestre mise à découvert il y a quelque 10 000 ans lorsque les glaciers se sont retirés.
Long d’environ 1000 kilomètres, le fleuve sert de frontière entre les États-Unis et le Canada sur environ 200 kilomètres. Au Canada, il est aménagé pour la navigation sur tout son cours ; il forme alors la fameuse voie maritime du Saint-Laurent (ST. Lawrence way) qui donne aux Grands Lacs un débouché maritime.
L’un des meilleurs endroits au monde pour l’observation des baleines
Les régions du Québec maritime comptent parmi les meilleurs endroits au monde pour l’observation des baleines.
Entre mai et octobre, jusqu’à 13 espèces de cétacés fréquentent les eaux salées du Saint-Laurent, dont la baleine bleue ou la spectaculaire baleine à bosse, qui n’hésitent pas à remonter jusqu’à l’embouchure du fjord du Saguenay, près de Tadoussac, pour venir s’alimenter. Il est fréquent de les apercevoir du rivage en plusieurs endroits.
En suivant le cours du fleuve, la végétation passe de la forêt caducifoliée à la forêt boréale en passant par la forêt mixte et la forêt coniférienne à la taïga. On trouve des graminées hydrophytes dans le cours d’eau douce, des algues et d’autres plantes halophytes dans le moyen estuaire et l’estuaire marin. On y trouve également de l’éperlan, de l’esturgeon et du hareng. Les bélugas peuplent le cours inférieur, dans lequel jadis les morses abondaient. D’immenses volées d’oiseaux migrateurs font halte sur les bancs de sable et les récifs du fleuve pendant leurs migrations, notamment la plupart des grandes oies blanches que compte la planète, qui viennent s’alimenter dans les marais côtiers du cap Tourmente.
7 parcs nationaux québécois, 2 parcs nationaux canadiens et un parc national
Cet immense territoire de mer, d’îles et de montagnes abrite des sites naturels accessibles durant toute l’année. Même lorsque l’on se trouve en ville, la nature n’est qu’à un pas. On peut profiter de l’existence de 7 parcs nationaux québécois, 2 parcs nationaux canadiens et un parc national géré en partenariat.
À noter la partie du lac Saint-Pierre, réserve de biosphère reconnue par l’UNESCO, dont 90 % du territoire est demeuré sauvage.
Les lieux patrimoniaux, musées et sites historiques sont également nombreux au Québec maritime. Ils offrent des activités d’interprétation complémentaires aux multiples possibilités d’activités de plein air.
On y a également développé l’écotourisme et des approches qui diversifient la façon de voyager au Québec maritime pour profiter de la présence d’une cinquantaine d’îles, dont certaines recèlent non seulement des beautés naturelles, mais aussi des récits de vie et d’histoires d’explorateurs et de gardiens de phares à découvrir.
Le Plan d’action Saint-Laurent
Afin de mieux protéger ce milieu, les gouvernements du Québec et du Canada ont élaboré le Plan d’action Saint-Laurent en 1988, ayant comme objectif d’assainir le Saint-Laurent, qui a été reconduit en 1994 sous le nom de Saint-Laurent Vision 2000. L’entente a été renouvelée jusqu’en 2010. Les interventions de ce plan ont permis entre autres de réduire de façon importante les rejets liquides toxiques de 106 industries prioritaires et de protéger 12 000 hectares d’habitats fauniques et floristiques.
Selon le rapport-synthèse sur l’état du Saint-Laurent (Environnement Canada, 1996), l’état du Saint-Laurent s’est amélioré depuis la fin des années 1970 en ce qui concerne la qualité des sédiments, les rejets d’eaux urbaines usées et industrielles, les modifications du fond et de l’hydrodynamique, la qualité de l’eau du fleuve et des milieux protégés ainsi que les espèces protégées.
Les milieux humides assurent le cycle de vie d’une grande variété d’espèces aquatiques. Toutefois, on estime que 80 % de ces milieux ont disparu. La qualité d’un milieu humide peut être grandement affectée par les plantes exotiques, qui représentent 37 espèces sur les 285 espèces de plantes recensées dans le Saint-Laurent.
Depuis 1960, plusieurs efforts ont été mis en place pour réduire ou éliminer les rejets toxiques. Ces efforts ont porté leur fruit en diminuant les teneurs de plusieurs substances nuisibles comme le BPC. Par contre, même si la concentration en contaminants dans un milieu peut être faible, les prédateurs situés au sommet de la chaîne alimentaire, comme les mammifères marins, demeurent très vulnérables et sont contaminés par le phénomène de bioaccumulation.
Mis en place du règlement sur les activités en mer du parc marin du Saguenay
Une autre menace pour le Saint-Laurent, particulièrement pour les mammifères marins, est le dérangement causé par les activités humaines. Les excursions d’observation de mammifères marins, la navigation commerciale et de plaisance, les activités récréatives changent les comportements habituels des animaux présents par des comportements de fuite ou d’évitement, provoquent des collisions avec les embarcations, la noyade dans les filets maillants et l’abandon d’habitats.
En 2002, le Règlement sur les activités en mer du parc marin du Saguenay – Saint-Laurent (PMSSL) est adopté par Parcs Canada. Ayant pour but de minimiser les impacts du dérangement créé par les observations dirigées vers les mammifères marins, ce règlement fixe des distances d’approche et des vitesses maximales, limite le nombre de bateaux dans un rayon donné et la durée d’observation.
De plus, la pollution sonore représente une menace pour les mammifères marins, qui utilisent l’écholocation pour se diriger, s’alimenter, se reproduire et socialiser.
Transat Québec – Saint-Malo
La Transat Québec Saint-Malo (TQSM) est la plus ancienne course hauturière d’ouest en est, sans escale et en équipage. Tous les quatre ans depuis 1984, les coureurs océaniques s’élancent sur le fleuve Saint-Laurent, entre Québec et Lévis, pour relever les défis de la navigation du Saint-Laurent et de ses pièges, courants et marées, traverser l’Atlantique par le nord et éviter les icebergs et finalement entrer en Manche à travers le trafic maritime intense et les forts courants.
C’est en 1984, à l’occasion du 450ème anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier, grand navigateur malouin, et de la fondation de la ville de Québec, que la Transat Québec Saint-Malo a été créée. Elle souligne encore, neuf éditions plus tard, les liens et héritages entre la France et le Québec, entre la ville de Québec et la ville de Saint-Malo.
Le parcours compte près de 3000 milles nautiques (5 365 kilomètres), dont quelques 376 mn parcourus dans le Saint-Laurent.
Étant plus rapides et afin d’avoir une arrivée de flotte groupée, les multicoques devront, en plus des 4 marques de passage sur le Saint-Laurent, contourner les Îles-de-la-Madeleine et le rocher du Fastnet au sud de l’Irlande, avant d’entrer à Saint-Malo.
Pour les monocoques, ils franchiront les 4 marques de passages du Saint-Laurent ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon avant d’entreprendre la traversée de l’Atlantique et faire leur entré sur Saint-Malo.
Le fleuve Saint-Laurent : la plus importante voie navigable commerciale du Canada ainsi qu’une source d’énergie électrique
Le Saint-Laurent constitue l’une des plus grandes voies navigables du monde et le principal axe fluvial du continent nord-américain. Au Canada, il est aménagé pour la navigation sur tout son cours, formant ainsi la Voie maritime du Saint-Laurent, inaugurée en 1959. En reliant l’océan Atlantique et le vaste bassin des Grands Lacs, la voie maritime ouvre un parcours navigable de 3 800 km et met en contact les grands centres industriels du Canada et des États-Unis, de même que les Prairies plus à l’ouest. À lui seul, le Saint-Laurent représente plus de la moitié des eaux de surface et contribue à approvisionner en eau plusieurs des centres urbains les plus importants du Québec.
Actuellement, de gros efforts sont fournis par le Gouvernement fédéral du Canada pour diminuer la pollution qui sévit dans les eaux du fleuve et sauver quelques espèces menacées de disparition, comme le si précieux Beluga.
Toutefois, la croissance démographique aux abords du Saint-Laurent ainsi que les développements industriels et agricoles grandissants amplifient la dégradation de ce fragile écosystème.
Histoire Maritime
C’est dans les récits de voyage, au XVIIIème siècle, que l’on trouve le nom de Saint-Laurent, toutefois, les Amérindiens l’appelaient «La Rivière qui marche», longtemps avant.
La Rivière qui marche
Des bandes d’Amérindiens sédentaires, sans doute des Iroquoiens, vivaient aux emplacements actuels de Québec (Stadacona) et de Montréal (Hochelaga) lors des premières explorations de Jacques Cartier dans la région, en 1535. Elles avaient disparu inexplicablement à l’époque où Champlain fondait Québec, en 1608. Il est possible qu’elles aient été chassées par les Montagnais, les Etchemins et les Algonquins nomades, avec lesquels les Français ont conclu une alliance commerciale lucrative.
Les premiers Européens qui s’aventuraient sur ses eaux le désignaient «La Rivière des morues» ou «Grande Rivière». Mais c’est à Jacques Cartier, qui s’y engagea lors de son second voyage en Amérique, que les historiens occidentaux attribuent la découverte officielle du fleuve. Parti de Saint-Malo (France), en 1535, le navigateur arriva dans le Golfe après une traversée de presque deux mois. Jacques Cartier découvre le Saint-Laurent en 1535, grâce à l’aide de guides indiens qui lui font contourner l’île d’Anticosti, qu’il croyait être une péninsule. Il établit deux camps temporaires près de Stadacona, en 1535 et en 1541, mais les Français ne s’installent pour de bon qu’en 1608.
Le Saint-Laurent est la seule porte riveraine sur le coeur du continent. Les explorateurs et les commerçants français l’utilisent pour établir un empire colonial qui s’étend au-delà du lac Supérieur.
La principale artère du commerce du bois
En 1760, le territoire riverain entre Québec et Montréal est divisé en bandes longues et étroites, caractéristiques du Régime Seigneurial, et la seigneurie de Beaupré marque la limite est de la colonie.
Le réseau fluvial est propice au transport du bois flotté, et au XIXème siècle, le fleuve devient la principale artère du commerce du bois. Montréal et Québec deviennent deux importants centres commerciaux quand la farine et le blé du Haut-Canada leur parviennent par la voie du fleuve. Sous l’égide de la Compagnie du Nord-Ouest, la traite des fourrures repousse les limites de l’ «empire du Saint-Laurent» jusqu’au bassin du fleuve Mackenzie.
La «grande rivière du Canada»
Donlad Creighton, entre autres, soutient que c’est l’axe est-ouest du Saint-Laurent, venant contrebalancer la polarisation nord-sud de la géographie du continent dans son ensemble, qui a rendu possible la naissance de la nation canadienne. Aujourd’hui, avec l’aménagement de la voie maritime du Saint-Laurent, le fleuve relie une grande partie du Canada et des États-Unis au reste du monde. Il demeure toujours, ainsi que Cartier le disait, la «grande rivière du Canada».
Sources : encyclopediecanadienne