Interrogé par Libération au lendemain de la COP21, Paul Watson demeure sceptique sur l’efficacité des sommets internationaux pour protéger la planète et encore moins les océans dont la mention n’a été ajoutée dans le préambule qu’en deuxième semaine… « Les océans sont les parents pauvres de cette COP. Ils sont pourtant dans un état grave, asphyxiés par les plastiques, et nous avons déjà fait disparaître 90% des poissons. Il faut laisser l’océan tranquille, le laisser se réparer lui-même... »
« Nous n’enfreignons pas la loi, nous la faisons respecter »
Considéré comme un « pirate des mers » – l’ONG a notamment coulé la moitié de la flotte baleinière islandaise en 1986 et il est sur la liste rouge des autorités japonaises pour son combat contre la pêche baleinière- Paul Watson s’applique à faire respecter la loi sur les océans. « Il faut savoir que 40% de la pêche est faite illégalement. Les règles et les lois contre le braconnage existent, mais il manque la volonté politique et économique pour les faire respecter. Nous n’enfreignons pas la loi, nous la faisons respecter. Nos neuf navires parcourent les mers à la poursuite des braconniers. On coopère avec Interpol, la marine mexicaine, la police des Galapagos : on a les moyens, eux ont le pouvoir. On vient de poursuivre un braconnier pendant 110 jours, il a été arrêté à Sao Tomé, et condamné à deux ans de prison. »
« Nous sommes les seuls à agir »
Dernièrement, un bateau de Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) est parti en Antarctique sur les traces d’un navire japonais armé pour la chasse à la baleine pour les empêcher d’agir car « nous sommes les seuls à agir. Aucun pays ne se lève. Les Japonais se sont fixés un quota de 300 prises alors même que la commission baleinière internationale condamne ces actes et que l’Australie a elle aussi condamné le Japon pour pratique de pêche illégale dans ses eaux ».
Egalement présente en Polynésie française, l’ONG vient de pointer du doigt les spectacles de dauphins en captivité du Moorea Dolphin Center, ainsi que la saisie de compléments alimentaires à base de cartilages de requins, arrivés en toute légalité sur le territoire ou encore la vente de bijoux conçus avec des dents de requins tigre… L’ONG attirent les bénévoles passionnés qui veulent agir avant tout pour protéger efficacement leur coin d’océan sans attendre les vaines promesses issues de négociations internationales sans fin.