Un espace de rencontres entre les hommes et les puissances de l’au-delà
Lieu de culte des anciens et des divinités, il représente un espace de rencontres entre les hommes et les puissances de l’au-delà. Des cérémonies religieuses s’y déroulaient régulièrement et donnaient lieu à des prières, à des invocations aux ancêtres ou aux divinités et à des sacrifices.
Le reflet de l’organisation des sociétés polynésiennes
Souvent désigné par temple, le « marae » était bien plus qu’un centre d’activité religieux. Une vie sociale et politique intense y régnait. Des événements importants s’y déroulaient tels que le couronnement d’un roi, la célébration d’une victoire, un mariage ou encore la préparation d’un voyage.
Reflet de l’organisation des sociétés polynésiennes anciennes très hiérarchisées, le marae constituait un enjeu de pouvoir politique et religieux entre les chefferies.
En dehors du lieu de culte où les prêtres assuraient le service religieux, c’était un lieu de consultation des chefs. Tous les gouvernements devaient avoir un marae.
Les marae servaient aussi de titre de propriété
Symbole d’une chaîne généalogique, il indiquait la position sociale. Plus un marae était ancien et important, et plus les ayant droits étaient d’un rang élevé.
Le nom du marae était toujours placé avant le nom d’un propriétaire dont il indiquait non seulement le rang, mais servait aussi de titre de propriété.
Le marae était un enclos de forme rectangulaire dont les murs de pierres entouraient un « autel » ou « ahu ». Des pierres dressées servaient à la fois de reposoir aux ancêtres ou aux Dieux, et de dossiers aux officiants. Plusieurs décorations cernaient l’enclos, comme les « unu », sculptures en bois ornées de motifs géométriques.
Le marae était entouré de nombreuses constructions, tel que le « fare ia mahana », la maison des trésors sacrés — tambours, nattes, vêtements des prêtres —, et le « fare tupapa’u », où l’on célébrait le culte des morts.