Une première victoire pour les défenseurs de la grande barrière de corail
Les associations de préservation de l’environnement ont multiplié leurs pressions pour mettre les banques françaises face à leurs responsabilités, dans le financement « d’une des principales énergies responsables du réchauffement de la planète ». Elles ont notamment fait jouer les adhérents de ces organismes financiers, par l’intermédiaire d’un site internet dédié : jechangedebanque.eu.
Les 3 banques françaises – BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale – ont ainsi annoncé leur décision de se retirer du montage financier du projet de mines de charbon Alpha Coal. Lourd en émissions de gaz à effet de serre, il prévoit l’installation d’une mine de 60 000 hectares dans une région littorale du bassin de Galilée, dans le nord-est de l’Australie. La pollution des eaux menacerait directement l’écosystème de la Grande Barrière de corail, déjà fragilisée par l’acidification des océans résultant de l’excès de CO2 dans l’atmosphère.
Selon les ONG, le projet devrait être soutenu par au moins une ou deux grandes banques internationales pour se concrétiser. Or, avec les engagements des banques françaises, 11 des 25 banques qui financent le plus le secteur du charbon au niveau mondial se sont désormais engagées à ne pas le financer. « Chaque engagement de banque à rester éloignée de ces projets réduit un peu plus les chances de ces projets d’être menés à terme », se réjouit Lucie Pinson des Amis de la Terre. « Les autres banques ne devraient pas s’y risquer, alors que les banques majeurs n’y vont pas », prévient-elle.
Augmentation de 218% des financements des banques françaises dans le secteur du charbon entre 2005 et 2013
Les Amis de la Terre dénoncent une augmentation de 218% des financements des banques françaises dans le secteur du charbon entre 2005 et 2013. La BNP Paribas et de la Société générale figurent aux 5e et 7e rangs des banques engagées dans les projets charbonniers dans le monde.
Huit autres banques internationales s’étaient déjà engagées à ne pas financer l’extension du port d’Abbot Point, chantier d’infrastructures adossé au projet minier qui menace lui aussi directement la barrière de corail.
La campagne se poursuit donc sur le financement de ces grands projets polluants. Les Amis de la Terre appellent les banques à s’engager d’ici décembre 2015 à cesser totalement leurs financements dans le secteur du charbon. « La COP21 est une fenêtre d’opportunité pour inciter les banques à s’engager », relève Lucie Pinson. Le mois de mai, avec les assemblées générales des Grandes Banques françaises, notamment BNP Paribas (13 mai), la Société Générale (19 mai) et le Crédit Agricole (20 mai) sera un moment de mobilisation important pour l’association.