L’orque L95 est morte d’une infection fongique dont l’origine proviendrait de la plaie causée par la balise selon la NOAA
L’orque, baptisée « L95 », a été retrouvée morte en mars dernier dans les eaux canadiennes, avec des traces d’un dispositif logé dans son aileron dorsal. Les chercheurs avaient posé la balise le 24 février dernier au large de la côte de l’État de Washington, mais les transmissions par satellite se sont arrêtées trois jours plus tard suite à un «détachement prématuré», d’après les déclarations de la NOAA à l’époque.
L’agence a suspendu ses opérations de balisage d’épaulards en attendant la nécropsie finale et un rapport d’un groupe d’experts, qui viennent d’être rendus publiques.
«L95 est morte d’une infection fongique dont l’origine proviendrait de la plaie causée par la balise» a déclaré Richard Merrick, directeur scientifique de la NOAA.
«La NOAA et les biologistes qui travaillent sur ces baleines sont profondément consternés de constater que l’une de leurs balises peut avoir eu un lien avec la mort de cette orque», a annoncé Merrick en avançant que le groupe d’experts a néanmoins «conclu que quelques circonstances atténuantes peuvent avoir prédisposé cette baleine à une infection fongique grave».
En premier lieu, la « stérilisation incomplète » de la balise après qu’elle soit tombée dans l’eau lors d’une tentative infructueuse de marquage peut avoir joué un rôle, at-il précisé. Le biologiste qui a tiré le dispositif a utilisé de l’alcool pour stériliser la balise, mais a omis d’utiliser également de l’eau de Javel, tel que requis par le protocole de la NOAA.
Les fourches cassées qui sont restées dans la chair de la baleine peuvent également avoir joué un rôle. «L’emplacement de la balise était près de vaisseaux sanguins importants, qui peuvent avoir contribué à l’infection».
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Une interdiction permanente du marquage invasif des orques est une issue éventuelle
La NOAA continuera de suspendre les efforts de balisage en attendant les retours de cette pratique au sein de l’agence et par un comité scientifique indépendant. La Commission baleinière internationale tiendra également un atelier de balisage au printemps prochain.
Merrick a déclaré qu’«une interdiction permanente du marquage invasif des orques est une issue éventuelle».
Amy Sloan, chef adjoint du département des permis et de la conservation de la NOAA, a déclaré que différentes mesures d’atténuation qui peuvent être améliorées seront examinées, telles que la stérilisation dans le domaine, les endroits de balisage appropriés, l’état des animaux avant le marquage, le détachement de la balise, et travailler avec les fabricants pour améliorer ce détachement de la balise.